Albert Rösti ne s'est pas laissé impressionner. Mercredi, le Conseil fédéral a décidé, sur proposition du ministre des médias, de baisser la redevance Serafe de 335 à 300 francs. Et ce, bien que les commissions parlementaires s'y soient opposées et aient d'abord exigé un état des lieux. Mais aussi malgré les avertissements de la SSR, qui avait présenté un scénario des plus alarmistes.
Mais de combien d'argent dispose réellement la SSR? Comment le dépense-t-elle? Et combien lui manquera-t-il avec la baisse de la redevance d'Albert Rösti?
Voilà à quel point les caisses de la SSR sont pleines
Selon ses propres indications, la SSR encaisse 1,54 milliard de francs par an. 82% proviennent de la redevance Serafe, soit 1,26 milliard de francs. Ce montant est d'ailleurs en constante augmentation en raison de l'accroissement de la population. En 2023, cela représentait 34 millions de francs supplémentaires. 13% (soit 210 millions) proviennent de la publicité, du sponsoring et d'autres recettes commerciales. Les 5% restants proviennent de contributions fédérales, de revenus locatifs et autres. Elle en reverse presque la totalité: en 2023, il restait 37,2 millions de francs en surplus.
Voici comment se répartissent les coûts: la SSR dépense 41% pour l'information, 22% pour le divertissement et le cinéma, 18% pour la culture, la société et la formation, 12% pour le sport et 7% pour la musique et la jeunesse.
La SSR émet partout
La SSR produit au total 17 programmes de radio et 7 programmes de télévision dans quatre régions linguistiques ainsi que différentes offres en ligne pour la Suisse et l'étranger. La majeure partie du budget – 602 millions – est consacrée aux offres d'information. Dans sa concession, la Confédération exige qu'au moins la moitié soit consacrée à l'information. Pour atteindre cet objectif, la SSR doit également inclure dans l'information la couverture d'événements sportifs nationaux et internationaux.
La SSR met en garde à ce sujet
Le budget de la SSR baisserait probablement de 8,3% avec la réduction de la redevance Serafe à 300 francs. En 2029, la SSR recevra environ 120 millions de francs de moins provenant de la redevance, a estimé Albert Rösti. La SSR a déjà averti que cette baisse de financement pourrait lui coûter au total environ 240 millions de francs et l'obligerait à supprimer 900 postes. Étant donné qu'environ la moitié du budget est consacrée aux coûts salariaux, il faudrait économiser environ 120 millions de francs dans ce domaine.
La SSR ne peut ou ne veut pas encore révéler où les postes seraient supprimés. Mais toutes les régions, toutes les unités d'entreprise et toutes les filiales seraient concernées. Cela peut être interprété comme un avertissement à l'adresse des politiques et du public: tout le monde peut être touché. La SSR peint un tableau encore plus sombre en avertissant que près de 900 postes supplémentaires pourraient disparaître chez les fournisseurs et d'autres entreprises partenaires.
240 ou seulement 100 millions de francs
Ce que la SSR met moins en avant, c'est que, selon ses propres calculs, la réduction de la redevance Serafe ne représenterait pas les 240 millions de francs annoncés, mais seulement jusqu'à 100 millions de francs. Dans le calcul global, le groupe inclut la suppression totale ou partielle de la compensation du renchérissement, ce qui réduirait les recettes de la redevance de 70 millions de francs par an à partir de 2025. De plus, la SSR s'attend à un recul structurel des recettes publicitaires d'environ 50 millions de francs par an d'ici 2027. Avec une redevance médiatique plus basse, cette tendance négative pourrait s'accélérer de 20 millions supplémentaires.