Elle ferait de la surproduction un business
Gaspillage alimentaire: Too Good To Go ne suffit pas, selon le WWF

La start-up et application Too Good To Go dit vouloir lutter contre le gaspillage alimentaire en revendant à bas prix les invendus du jour. Selon une représentante du WWF Suisse, cette action est loin d'être suffisante.
Publié: 23.01.2023 à 18:15 heures
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Dernière mise à jour: 30.01.2023 à 14:09 heures
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Trop d'aliments finissent actuellement à la poubelle en Suisse. La faute notamment à une forme de surproduction.
Photo: Keystone
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Robin Bäni

Alors que l'inflation fait grimper le prix des denrées alimentaires, un tiers de tous les aliments consommés en Suisse finirait à la poubelle. C'est ce qu'avance Mariella Meyer, experte en alimentation auprès de la branche suisse de l'organisation de protection environnementale WWF.

Pour lutter contre ce gaspillage délétère, la désormais bien installée application de revente d'invendus, Too Good To Go, veut résoudre le problème à la racine.

Bientôt 7 millions de repas sauvés

En travaillant avec les supermarchés, les restaurants (parfois étoilés), mais aussi les exploitations agricoles, Too Good to go permet d'acheter à un tiers de leur prix des aliments proches de la date de péremption. Sur cette somme, une part est reversée à l'application sous forme de commission.

La start-up ne souhaite pas dévoiler son chiffres d'affaires. Son directeur marketing, Yann Gurtner, assure toutefois au SonntagsBlick: «Depuis son lancement en juin 2018, Too Good To Go enregistre une croissance continue en Suisse.»

Selon les prévisions des gérants de l'application, la barre des 7 millions de repas sauvés devrait être franchie la semaine prochaine: sur la seule année dernière, ce chiffre était d'environ 2,5 millions. Pour Yann Gurtner, l'inflation et l'augmentation du prix de la nourriture a sans nul doute participé à ce succès.

«Pas une solution suffisante»

Malgré les bonnes intentions environnementales avancées par l'application, Mariella Meyer, du WWF, estime que cela n'est pas assez. La membre de l'ONG reconnaît certes que Too Good To Go a le mérite de sensibiliser la population sur le sujet. «Cependant, ce n'est pas une solution suffisante pour le gaspillage qui a lieu tout au long de la chaîne de création de valeur - du champ à l'assiette.»

Too Good To Go fait de la distribution de la surproduction un business. Mais il est important de stopper la surproduction à long terme, continue la porte-parole: «Cela nécessite un engagement et une collaboration entre tous les acteurs du secteur alimentaire.»

De son côté, Yann Gurtner, se défend: «Nous travaillons avec les écoles, les entreprises et les politiques pour transformer notre système alimentaire et amener le monde à penser différemment lorsqu'il s'agit de jeter de la nourriture.» Malgré ses bonnes intentions lors de sa création, l'application Too Good To Go met en lumière les problématiques complexes liées à notre système alimentaire actuel...

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