Les scientifiques se montrent toujours plus pressants: il faut agir maintenant pour éviter les conséquences les plus dramatiques du réchauffement climatique. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié la semaine dernière n’en laisse pas l’ombre d’un doute. Agir oui, mais comment? Par exemple, en mangeant mieux et en jetant moins de nourriture, avancent les experts.
En Suisse, le gaspillage alimentaire représente 25% de l’impact environnemental dû au secteur de l’alimentation. Ce qui équivaut à près de la moitié des émissions de CO2 causé par le trafic individuel motorisé, selon l’Office fédéral de l’environnement. Chaque année, près de 330 kilos de nourriture par personne finissent à la poubelle.
Réduire le gaspillage de moitié
La semaine dernière, le Conseil fédéral a adopté un nouveau plan d’action. D’ici à 2030, le gaspillage alimentaire doit être réduit de moitié par rapport à 2017. Si l’on y parvient, cela signifierait une diminution d’environ 15% de l’impact environnemental du secteur de l’alimentation.
La Confédération compte par exemple optimiser l’agriculture à l’aide d’innovations technologiques, simplifier les dons de denrées alimentaires et encourager la prévention contre le gaspillage alimentaire dans les écoles. Mais pas que.
Une application sponsorisée par la Confédération
L’Office fédéral de l’environnement participe notamment au financement d’une application qui permettrait de sensibiliser les consommateurs à une alimentation plus écologique. Eatable se veut à la fois livre de cuisine, guide d’achat et plateforme d’information. L’application pour téléphone vise à réduire le gaspillage en proposant des recettes sur mesure. À partir d’un ingrédient – du pain par exemple –, plusieurs options sont proposées: soupe de pain à la bavaroise, boulettes au pain, croûte au fromage ou encore Panzanella (salade italienne à base de pain et de tomates).
Eatable permet également de savoir ce qui est de saison, où l’on peut faire des achats durables à proximité et quels aliments sont les plus écologiques. Petits pois, pommes de terre ou margarine sont bien classés, tandis que vinaigre de cidre, fromage à pâte mi-dure et escalopes de veau se retrouvent en bas de la liste.
En phase de test
L’association Eatable composée de trois jeunes de Winterthour, Raphael Krempus, Conny Kästli et Tobija Fischer, est à l’origine de l’application. «Je trouve dramatique qu’autant de nourriture finisse à la poubelle», souligne Raphael Krempus. Ses collègues expliquent que le projet n’a pas pour but de faire la morale aux gens, mais de permettre aux consommateurs de prendre conscience des enjeux de l’alimentation. «Nous voulons montrer que l’on peut aussi faire un pas dans la bonne direction sans devenir végétalien du jour au lendemain.» L’application est en phase de test, mais devrait être disponible en téléchargement gratuit cette année encore.
Il faudra attendre 2025, et l’actualisation des données, pour voir si le plan d’action de la Confédération porte ses fruits.
(Adaptation par Jessica Chautems)