Un habitant du Gros-de-Vaud qui travaille à Lausanne devrait-il avoir son mot à dire sur le trafic en ville? Et un Gruérien qui aurait son magasin à Fribourg depuis 20 ans? Le Parti libéral-radical (PLR) des villes de Lausanne et Fribourg pensent que oui.
Ils aimeraient que les deux villes incluent le reste de leur canton respectif lorsqu'elles réalisent des sondages d'opinion. Généralement, ces questionnaires se font par internet. Plus rarement, des rencontres publiques sont organisées.
Deux textes présentés mardi soir
Les deux sections communales ont déposé un postulat similaire, l'un au Conseil communal (législatif) lausannois, l'autre au Conseil général (législatif) de la ville de Fribourg. Le texte fribourgeois est signé par David Krienbühl, membre du Conseil.
À Lausanne, il sera présenté ce mardi soir, 11 juin. «Une personne qui passe toutes ses journées à Lausanne pour le travail n'y vote pas, souligne la vice-présidente du PLR de la capitale olympique, Anouck Saugy. Or l'accessibilité peut être compliquée, par exemple.»
Indépendance de la commune
La conseillère communale ne souhaite pas ouvrir tous les débats. «La commune doit rester indépendante, mais la mobilité, l'accessibilité, ce qui concerne les commerces, la consommation ou le logement intéressent les gens qui se rendent à la capitale tous les jours.»
Le logement? «Oui, on peut se demander si ces personnes s'installeraient à Lausanne si différents types de logements étaient construits?», imagine Anouck Saugy.
Responsabilités des capitales
À Fribourg comme à Lausanne, on souligne ce rôle de «ville-capitale». Les deux cités portent une «responsabilité pour tout le canton», formule à Blick l'élue de la capitale vaudoise. Hôpital, emploi, gare… Un habitant du canton se rend forcément souvent au chef-lieu.
La vice-présidente du PLR Lausanne rappelle au passage que les commerçants paient des impôts à la commune sur laquelle sont situées leurs échoppes. Et que, par le biais de la péréquation cantonale, toutes les administrations participent aux finances de Lausanne.
Plutôt un outil de la gauche
Reste que les sondages d'opinion et les rencontres entre habitants sont plutôt l'apanage de la gauche. «Je n'étais pas forcément pour ces démarches à la base, confie Anouck Saugy. Mais c'est pris en compte. Quand ils ont voulu fermer le bureau de vote sous gare, nous avons lancé une pétition et il a été sauvé.»
Les élus municipaux (exécutifs) lausannois y ont fréquemment recours. En 2022, la Ville avait soumis à l'opinion publique son Plan climat. Les résultats, publiés en novembre dernier, ont montré qu'une majorité des habitants soutenait les diverses initiatives proposées.