Fréquemment, cette route schwytzoise près de Brunnen est fermée à cause d’éboulements. Le tronçon est aussi considéré comme l’un des plus dangereux de Suisse. Dimanche, une voiture appuyait ce constat en quittant l’Axentrasse, pour être engloutie par le lac des Quatre-Cantons, après une chute de 45 mètres. Ses occupants n’ont toujours pas été retrouvés.
Malgré tout, à cet endroit, aucune glissière de sécurité ne sépare le vide du béton.
Mais pourquoi?
À la question de savoir pourquoi aucune barrière de sécurité n’encadre la périlleuse Axenstrasse, les regards se tournent vers la Confédération, responsable de l’entretien et de la sécurité de cette route nationale.
Or, l’installation d’une glissière de sécurité serait difficile pour plusieurs raisons. Premièrement, la route dépasse parfois la paroi rocheuse et certains tronçons ne sont pas assez solides pour des barrières de ce type.
Ceux-ci devraient être renforcés, ce qui ne pourrait se faire qu’au prix de «gros travaux», indique Samuel Hool, de l’Office fédéral des routes (OFROU). Pendant la durée des travaux, la route ne serait alors praticable que sur une seule voie.
Un mandat vieux de 52 ans
Un deuxième problème est lié à l’étroitesse de la route. «Si l’on voulait construire une glissière de sécurité, le trottoir devrait être supprimé. De plus, des mesures de construction plus importantes sont difficilement réalisables à cet endroit du point de vue de la protection du paysage», ajoute Samuel Hool.
«La sécurité ne pourra être améliorée que par la construction d’une nouvelle route», indique le porte-parole de l’OFROU.
Un projet de construction qui occupe les autorités depuis des décennies, puisque cela ne fait pas moins de 52 ans que la Confédération a donné aux Cantons de Schwytz et d’Uri le mandat de mettre en œuvre une nouvelle Axenstrasse.
Au lieu de longer directement la paroi rocheuse, la nouvelle route devrait à l’avenir passer par deux tunnels. L’ancienne Axenstrasse serait certes maintenue, mais avec un trafic réduit.
Pas en service avant 2031
Le projet avec deux tunnels a également fait l’objet d’une pluie d’oppositions; on craint une augmentation du trafic sur l’axe. Actuellement, un recours provenant d’associations environnementales est toujours en suspens devant le Tribunal administratif fédéral.
Si l’on s’attendait autrefois à ce que la nouvelle route soit opérationnelle dès 2024, aujourd’hui, l’ingénieur cantonal Daniel Kassubek espère commencer les travaux en 2023. L’ouverture, quant à elle, ne se ferait qu’en 2031.
(Adaptation par Nora Foti)