Djihadiste de Morges
Le Ministère public de la Confédération aurait dû agir avant le drame

Selon un rapport de l'Autorité de surveillance du Parquet fédéral, le Ministère public de la Confédération aurait failli dans son suivi du djihadiste de Morges, avant qu'il ne commette son attaque meurtrière. C'est une info qui nous est rapportée par la RTS.
Publié: 07.03.2023 à 09:31 heures
Le 12 septembre 2020, le premier attentat à motivation djihadiste de Suisse a eu lieu à Morges.
Geoffroy Brändlin

«Le Ministère public de la Confédération a failli dans l'affaire du djihadiste de Morges», nous annonce ce matin la RTS, après avoir lu en primeur un rapport de l'Autorité de surveillance du Parquet fédéral publié mardi.

Relâché, mais pas assez contrôlé?

Les manquements indiqués se seraient déroulés avant l'attaque meurtrière qui a coûté la vie à un jeune Portugais en septembre 2020. Une année avant le drame, le 13 avril 2019 précisément, un Turco-Suisse – aujourd'hui sous les verrous et condamné à 20 ans de réclusion – tente de faire sauter une station service dans le canton de Vaud. Arrêté, il est remis en liberté en juillet 2020 sur décision du Tribunal des mesures de contrainte du canton de Berne. La RTS nous informe que cette décision est accompagnée de 16 mesures de substitutions. Le prévenu doit notamment se présenter une fois par semaine à un poste de police. Obligation à laquelle il va manquer à de multiples reprises.

Le canton de Vaud va en informer le Ministère public de la Confédération, mais aucune mesure ne sera prise. Seulement deux mois plus tard, un jeune Portugais sera assassiné d'un coup de couteau par ce même individu.

Berne aurait été sourd aux alertes du canton de Vaud

La RTS nous informe que les autorités vaudoises envoient alors un courrier à Berne alertant sur «des lacunes systémiques» dans le domaine d'infractions de terrorisme. Une investigation de l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération en découlera.

Le Ministère public de la Confédération a estimé dans le résumé du rapport, cité par la RTS, que la libération du prévenu après plus d'un an de détention provisoire était «soutenable». L'Autorité de surveillance a relevé quant à elle «qu'une réaction aux violations des mesures de substitution s'imposait».

Selon la RTS, l'organe dirait à «demi-mots» que le Parquet fédéral aurait dû prendre en compte les informations des autorités vaudoises et «songer à réincarcérer le prévenu».

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