Djihadiste de Morges condamné
20 ans de réclusion pour avoir tué un jeune homme à l'arme blanche

Le Tribunal pénal fédéral a prononcé mardi la peine maximale, soit 20 ans, contre l'admirateur de l'EI auteur du meurtre de Morges (VD) en septembre 2020. La sanction est assortie d'une mesure thérapeutique institutionnelle en milieu fermé.
Publié: 10.01.2023 à 13:36 heures
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Dernière mise à jour: 10.01.2023 à 14:24 heures
Durant l'audience de décembre, l'auteur du meurtre était resté prostré (archives).
Photo: LINDA GRAEDEL

L'accusé a été reconnu coupable d'assassinat, lésions corporelles, tentatives d'incendie et d'explosion, menaces, propagande en faveur de l'État islamique et infraction à la loi sur les stupéfiants. Il a été acquitté concernant certains des actes de propagande.

La durée de la détention préventive - 1307 jours - est déduite de la peine de 20 ans. Le président de la Cour des affaires pénales a souligné l'extrême gravité des infractions retenues. «Le prononcé d'une peine à vie, dépassant les 20 ans, aurait été possible, a-t-il précisé, mais il convenait de tenir compte de la responsabilité moyennement diminuée attestée par les experts psychiatres.»

Compte de l'amélioration possible de l'état psychique de l'accusé, le tribunal a prononcé aussi une mesure thérapeutique en milieu fermé. Le président a terminé la lecture du jugement par une exhortation à l'endroit du prévenu: «Profitez du temps que vous allez passer en détention pour vous soigner et acquérir des connaissances utiles pour vous-même, vos proches et la société.»

Les faits remontent à septembre 2020

Âgé aujourd'hui de 29 ans, l'homme avait poignardé mortellement un jeune Portugais le 12 septembre 2020 dans un kebab à Morges. Un an auparavant, il avait tenté d'incendier une station-service à Prilly (VD).

Durant les trois jours d'audience en décembre, le prévenu a tenu des propos confus et contradictoires, expliquant ses actes par sa fascination pour l'EI. Les experts psychiatres ont conclu à une responsabilité moyennement diminuée en raison d'une schizophrénie simple. Ils se sont montrés réservés quant aux chances d'un traitement institutionnel ou à l'opportunité d'un internement ordinaire.

Dans son réquisitoire, le procureur fédéral a balayé l'idée d'un traitement. Il a réclamé une peine de 18 ans pour assassinat, afin de tenir compte du degré de responsabilité de l'accusé, assortie de l'internement pour assurer la sécurité publique.

L'avocate de la défense n'a pas contesté l'assassinat. Elle a démonté cependant les griefs de propagande en faveur de l'EI et de tentatives d'incendie et d'explosion. Écartant l'internement réclamé par le Parquet, elle a souhaité que soit prononcée une peine «qui ait une fin», afin que son client ait une perspective.

(ATS)

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