Dispute autour de truites mortes dans le Blausee
Des pisciculteurs réclament sept millions de francs à BLS

Les éminents propriétaires du Blausee ont récemment essuyé une défaite en justice. Ils veulent maintenant poursuivre l'exploitant ferroviaire BLS pour ce drame environnemental.
Publié: 29.12.2024 à 11:59 heures
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Dernière mise à jour: 29.12.2024 à 12:18 heures
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Stefan Linder et André Lüthi (à droite) réclament sept millions de francs à BLS AG.
Photo: keystone-sda.ch
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Reza Rafi

Trois hommes vivent actuellement une période faste. D'abord, Philipp Hildebrand, vice-président de Blackrock, qui s'implique dans la politique culturelle suisse en tant que président de la Société zurichoise des arts. De son côté, le patron de Globetrotter André Lüthi vient de sortir un best-seller avec son livre «Karma». Enfin, le cofondateur du «Swiss Economic Forum» Stefan Linder, en tant que chef de l'Initiative Suisse, a récemment remis le Prix Suisse au leader de Patent Ochsner Büne Huber pour ses mérites.

Et puis il y a le Blausee. Propriétaires de cet espace de pisciculture de l'Oberland bernois, les trois hommes mènent dans les salles d'audience un combat sans fin contre les autorités et une poignée d'entreprises qu'ils tiennent pour responsables de la mort des truites dans leur plan d'eau. La BLS est également dans leur collimateur. En effet, l'entreprise ferroviaire, propriété du canton, exploite entre autres la ligne du Lötschberg et est responsable de l'extension du tunnel de base qui relie l'Oberland bernois au Valais.

Le trio a flairé dans les matériaux déposés lors de la construction du tunnel l'une des causes du désastre environnemental. Comme le montre l'enquête de Blick, Stefan Linder et André Lüthi réclament maintenant sept millions de francs à BLS AG. Cette somme se compose de cinq millions de francs de dédommagement, d'un million de francs pour la perte de réputation invoquée et d'un autre million de francs de frais d'avocat.

Lui et ses partenaires auraient déjà exigé «sans équivoque» en 2020 que les «déchets et substances toxiques déposés illégalement» dans la carrière SHB soient déterrés et qu'il soit garanti que la «décharge illégale» dans la carrière «ne représente aucun danger pour les personnes et les animaux». En outre, il avait déjà été précisé à l'époque «que les pollueurs devaient assumer les coûts et les dommages occasionnés». Enfin, selon Stefan Linder, plus de 144'000 truites sont «mortes dans d'atroces souffrances» dans la pisciculture, raison pour laquelle il n'a pas été possible d'approvisionner les clients pendant 26 mois.

Silence sur le contenu des discussions

Une porte-parole de la BLS souligne à Blick que des échanges ont déjà eu lieu avec la société Blausee AG. «Les parties concernées ont convenu de garder le silence sur le contenu des discussions.» L'aménagement du tunnel est un mandat parlementaire. «Dans le cadre de la planification et de la mise en œuvre, nous sommes bien entendu à disposition pour des discussions constructives et l'élaboration de solutions.»

Quant aux perspectives de Stefan Linder et André Lüthi, elles sont encore incertaines. Sur le plan juridique, ils doivent digérer un revers: récemment, le Tribunal administratif fédéral a rejeté leur plainte contre la BLS et l'Office fédéral des transports et a autorisé la BLS à construire une place d'installation à Mitholz, au-dessus du Blausee. Les juges estiment que la législation sur la protection des déchets et des eaux n'a pas été violée, contrairement à ce que prétendent les plaignants. Comme le sol pollué a été assaini, il n'y a «plus besoin d'agir», peut-on lire dans le jugement du 16 décembre.

Jeudi, la société Blausee AG a annoncé qu'elle porterait l'affaire devant le Tribunal fédéral. La BLS souhaite commencer l'aménagement du tunnel de base du Lötschberg en 2027. Ce projet risque maintenant d'être retardé.

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