«Le procès à venir constitue une étape fondamentale vers la justice et la réparation pour les victimes», affirment ces experts, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU. Cette affaire n'est pas liée à l'actuelle crise politique en Biélorussie après la répression des manifestations au moment de la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko en 2020.
Membre de l'unité d'intervention SOBR, l'homme en cause, Yuri Harauski, est accusé d'avoir participé aux disparitions forcées des ministres Ioury Zakharenka et Viktar Hantchar ainsi que de l'homme d'affaires Anatoli Krassowski. Leurs cas sont également examinés par le Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées.
Une première historique
L'ONG genevoise TRIAL International, aux côtés de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et de l'organisation biélorusse Viasna, prix Nobel de la paix l'année dernière, soutient les plaintes déposées par les proches de deux des victimes. Ces trois institutions en avaient aussi déposé une.
Ce procès constituera une première pour plusieurs raisons. Jamais un ressortissant biélorusse n'a été jugé pour le crime de disparition forcée au titre de la compétence universelle. Et jamais ce délit n'a été incriminé en Suisse avec cette approche.
Cette décision montre que la compétence universelle est un instrument «solide contre l'impunité» pour des violations des droits humains, estiment les experts indépendants onusiens. Et ils affirment également l'importance d'incriminer la disparition forcée dans le Code pénal. Ce procès peut devenir «historique» et pousser d'autres Etats à honorer leurs obligations internationales, insistent-ils.
(ATS)