Stupeur et effroi. Samedi, à quelques jours du premier tour des élections vaudoises, des passants ont fait une découverte glaçante sur un mur accolé à l’Hôtel de Ville de Lausanne. Un tag massif, signé d’un symbole néofasciste, menace de mort deux personnalités nord-vaudoises d’extrême-gauche.
Mathilde Marendaz, candidate au Conseil d’État sur la liste d’Ensemble à gauche, est l’une d’entre elles. «C’est inquiétant», souffle-t-elle à Blick ce lundi matin, avant d’annoncer qu’elle a porté plainte pour dénoncer ces faits.
«Cette menace vient peut-être d’un groupuscule marginal qui se revendique fasciste ou néonazi, imagine l’Yverdonnoise. On sait que certains existent bel et bien et qu’ils détestent les mouvements de gauche, auxquels ils m’associent. Comme la ZAD du Mormont, la Grève féministe ou encore plus généralement les luttes antiracistes.»
Des messages sans équivoque
Zakaria Dridi, deuxième nom sprayé à la peinture noire, a lui aussi déposé une plainte. «J’ai reçu des messages menaçants vendredi soir sur l’application Telegram, quelques heures avant que le tag ne soit découvert», révèle le candidat popiste de Sainte-Croix au Grand Conseil.
Blick a pu consulter une partie des écrits adressés au militant. En voici un extrait. «Sortez de votre cachette ce soir. L’URL c’est la plus belle bêtise jamais inventée, on vous attend. On est proche de la Riponne (ndlr: à quelques pas de l’Hôtel de Ville de Lausanne), rejoignez-nous, qu’on en découse pour une fois.»
L’URL? «L’Unité révolutionnaire Lausanne, un groupe antifa dont la création a été annoncée sur le site Renversé mais qui n’existe pas ailleurs que sur Internet, d’après les recherches que j’ai pu faire après avoir reçu les menaces, avance Zakaria Dridi. Visiblement, l’auteur des messages pensait à tort que j’en étais membre.»
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Les deux personnalités visées ne sont pas les seules à s’indigner. Luca Schalbetter, vice-président du POP Vaud, s’étrangle: «On voit désormais très clairement que l’extrême-droite sévit toujours, qu’elle est menaçante, et qu’elle représente un danger. Ce sont des actes totalement inacceptables.»
Du côté de l’Exécutif lausannois, la réaction n’est pas plus tendre. «Je condamne de telles menaces, lance le municipal libéral-radical Pierre-Antoine Hildbrand, chargé de la Sécurité. La Ville va également porter plainte.»
L’enquête de police devra dire qui se cache derrière ces inscriptions. Et déterminer s’il s’agit véritablement de militants fascistes aux velléités violentes, comme tout semble l’indiquer aujourd’hui.