Au café, l’édition imprimée de «20 minutes» de ce mardi avait une drôle d’allure, à Lausanne et à Zurich. Et pour cause. Des milliers de faux exemplaires ont été produits puis distribués par… Greenpeace.
Cette publication a été tirée en allemand et en français à 420’000 exemplaires, dont 30’000 ont été déposés illégalement dans les caissettes à journaux des deux villes. Les cahiers restants seront envoyés directement aux ménages par voie postale, détaille un communiqué rédigé par les activistes écologistes.
Sans surprise, le quotidien gratuit n’a pas apprécié cette supercherie. Il la condamne fermement: «Nos lecteurs ont été délibérément trompés et manipulés, déclare le CEO Bernhard Brechbühl. Nous sommes politiquement neutres et indépendants sur le plan journalistique.»
Dans un article publié sur leur site, nos confrères estiment que le droit des marques a été violé et que le réseau de distribution a été utilisé de manière abusive. Conséquences: les feuillets en question seront retirés des boîtes et détruits le plus rapidement possible. Une action en justice contre les militants sera en outre lancée.
Thomas Wiesel mécontent
À noter, enfin, que l’humoriste Thomas Wiesel, qui apparaît dans cette édition litigieuse, a pris ses distances avec cette action: «Greenpeace m’a contacté en parlant d’un journal pour les élections (ndlr: les élections fédérales du 22 octobre) et de publications sur leurs réseaux, précise-t-il, toujours selon le média édité par Tamedia. En tant que soutien de la cause, j’ai accepté de rédiger deux citations et leur ai envoyé une photo.»
Le Vaudois développe: «Je découvre aujourd’hui la forme que prend leur journal et la stratégie de diffusion via les caissettes. Je reste un soutien de la cause mais je désapprouve cette forme, qui brouille les pistes et renforce la méfiance envers l’information, à un moment où on en a déjà bien assez.»