Des échantillons d'ADN prélevés le révèlent
Les loups abattus cet hiver en Valais n'avaient tué aucun mouton

Des analysent ADN montrent que des loups qui ne s'attaquaient pas aux troupeaux ont été tués cet hiver, tandis que ceux qui posaient réellement problème ont survécu. Pourtant, des juristes avaient averti le conseiller fédéral Albert Rösti.
Publié: 26.04.2024 à 16:55 heures
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Dernière mise à jour: 26.04.2024 à 17:54 heures
L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) aurait su, en amont de la chasse, que les mesures prévues n'étaient probablement pas compatibles avec l'objectif de la convention.
Tobias Ochsenbein

Plus de 50 loups morts: tel est le bilan de la saison de chasse de l'hiver dernier. Fin janvier, les gardes-chasse et les chasseurs ont dû déposer les armes après deux mois de chasse au loup.

Pour la première fois, ils ont été autorisés à abattre des meutes entières sans que celles-ci n'aient causé de dégâts auparavant. Le ministre de l'Environnement Albert Rösti avait assoupli l'ordonnance sur la chasse en conséquence pour le 1er décembre, une décision qui avait suscité de vives protestations de la part des organisations environnementales.

Des juristes avaient mis en garde Albert Rösti

Les recherches menées par les journaux de Tamedia le montrent aujourd'hui: le département d'Albert Rösti n'a pas pris en compte toutes les propositions de modification de l'Office fédéral de la justice (OFJ) concernant la chasse au grand prédateur. Même après une discussion interne à l'administration, la Convention de Berne n'aurait pas été mentionnée, selon les documents consultés par nos confrères.

L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) aurait même su, en amont de la chasse, que les mesures prévues n'étaient probablement pas compatibles avec l'objectif de la convention. Il n'aurait toutefois pas modifié le nombre limite de meutes de loups, sans raison et malgré son intervention.

Les loups abattus n'ont tué aucun mouton, selon des analyses ADN

Les données du canton du Valais montrent désormais que les loups abattus étaient innocents: les animaux tués lors de la chasse au loup n'avaient pas attaqué un seul mouton. C'est ce que montreraient des échantillons d'ADN, toujours selon nos confrères. Ces échantillons, prélevés sur les animaux morts, permettent d'attribuer les attaques perpétuées à un loup précis.

A contrario, de véritables tueurs de moutons, par exemple l'animal mâle désigné M271 dans le canton du Valais, sont toujours en liberté. Et ce, bien qu'Albert Rösti ait affirmé à grand renfort de communication que l'on ne visait que les «meutes problématiques».

Dès septembre, la chasse sera relancée

La louve F113, qui a dévoré plusieurs animaux de troupeaux protégés, semble elle aussi avoir survécu à l'hiver. En revanche, des loups qui n'ont pas posé de problèmes aux bergers ont été tués: «Aucun des onze animaux abattus n'a pu être attribué à une seule attaque d'animal de rente», écrit Tamedia en citant un groupe de loups. Le canton des Grisons entend également publier ses données la semaine prochaine.

Malgré les critiques, la chasse a continué. Elle devrait reprendre à partir de septembre. Mais le département de l'Environnement défend ces décisions: «Sans intervention, la population de loups continuera à croître de manière incontrôlée», justifie-t-il. 

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