Face au harcèlement sexuel dans le milieu hospitalier, l’Association suisse des médecins-assistant.e.s et chef.fe.s de clinique (ASMAC) passe à l’action. Elle a notamment sollicité l’appui du Bureau fédéral entre femmes et hommes de l’égalité pour lancer un projet de lutte ciblée.
Interrogé samedi, le responsable de la communication de l'association, Philipp Thüler, a fait savoir que ledit bureau avait déjà approuvé un avant-projet. L'objectif principal de ce dernier est d'élaborer et de mettre en œuvre des mesures de prévention et de sensibilisation dans ce domaine.
Mais le projet comprendra également la collecte de données sur cette problématique. Car selon Philipp Thüler, le harcèlement sexuel des médecins au travail est un sujet encore très tabou. Le service d'information interne de l'ASMAC n'est en revanche guère utilisé pour recueillir les plaintes.
De très nombreux témoignages
Le harcèlement sexuel est pourtant un réel problème pour les membres de l'ASMAC. «Nous le constatons à travers les différents témoignages que nous avons reçus», explique Philipp Thüler. «C'est pourquoi nous avons décidé de vouloir faire quelque chose.» A travers ces déclarations, le responsable de la communication confirme une information de la «NZZ» de samedi
Le média alémanique avait publié un article dans lequel il avait demandé le nombre de cas de harcèlements sexuels au sein de cinq hôpitaux universitaires de Suisse. Au CHUV, à Lausanne, il y a eu dix avertissements et onze licenciements avec effet immédiat pour cause de harcèlement sexuel en 2024. A Genève, seize incidents ont été enregistrés au cours des deux dernières années. Toujours selon la «NZZ», il y a eu quatorze cas à Berne au cours des deux dernières années et 36 cas à Zurich en 2023. De son côté, l'hôpital universitaire de Bâle n'a eu connaissance d'aucun cas.