Des célèbres détaillants étudient la question
Une association ukrainienne veut la fin du Toblerone

Des activistes ukrainiens tirent à boulets rouges sur Mondelez, le fabricant de Milka et de Toblerone. En Suisse, ils exigent le retrait de Russie et sinon le déréférencement des produits. Comment réagissent les grands distributeurs?
Publié: 26.03.2024 à 18:35 heures
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Mondelez, le fabricant de Toblerone, est sous le feu des critiques d'activistes ukrainiens.
Photo: Keystone
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Olivia Ruffiner

A l'occasion de Pâques, une lettre d'activistes ukrainiens est parvenue aux sièges de deux chaînes de supermarchés allemandes. Leur exigence: que les supermarchés retirent tous les produits chocolatés Milka de leurs rayons, car Mondelez, la maison mère de la marque, est toujours active en Russie. Une information rapportée par le média en ligne allemand «Focus».

Mondelez ne produit toutefois pas seulement le chocolat Milka, mais il fabrique également l'emblématique Toblerone – qui n'est autre qu'un élément du patrimoine culturel suisse. Mais rien n'y fait pour les Ukrainiens de Suisse, qui exigent son interdiction. Une posture qui pourrait n'être revue qu'à une seule condition: «Nous demandons en premier lieu à Mondelez de se retirer complètement de Russie», déclare Sasha Volkov, membre du comité de la société ukrainienne en Suisse.

Mais si Mondelez ne se retire pas prochainement de Russie, l'association aimerait inciter les consommateurs à renoncer aux produits de la marque – y compris au Toblerone. Selon Sasha Volkov, cette demande s'adresse également aux détaillants. «Si Mondelez ne met pas fin à ses activités en Russie, nous demandons aux détaillants suisses de retirer de leur assortiment les produits de cette entreprise», déclare Sasha Volkov.

Denner étudie la question, Migros une fin de non-recevoir

Blick s'est renseigné auprès des détaillants, et leurs réponses sont étonnamment différentes. Valora se donne encore le temps de la réflexion et veut examiner la demande de la société ukrainienne en Suisse pour ses filiales, notamment pour K Kiosk. Denner, la filiale de Migros, se montre aussi ouverte. Certes, il n'est pas question de retirer immédiatement Toblerone du marché, mais un porte-parole de la chaîne précise: «Denner suit attentivement l'évolution en rapport avec les exigences formulées.»

Le son de cloche est tout autre chez Migros, qui est pourtant la maison mère de Denner. On y oppose une fin de non-recevoir claire à la demande de la société ukrainienne en Suisse: «Ce n'est pas un sujet pour nous», déclare un porte-parole du géant orange au micro de Blick. «Dans son action, Migros s'oriente uniquement sur les conditions cadres légales, en premier lieu sur la législation suisse, y compris le droit international humanitaire, et dans la mesure où cela est pertinent, sur les engagements internationaux que Migros a pris.» Son concurrent direct Coop se fend d'une réponse beaucoup plus laconique: «Aucune mesure n'est actuellement prévue.»

Contexte de la demande

Les entreprises qui sont encore actives en Russie se retrouvent régulièrement sous le feu des critiques. Car lorsqu'une entreprise est active dans le pays, elle soutient indirectement la guerre par le biais de taxes fiscales. Dans le cas de Mondelez, il s'agit de plusieurs dizaines de millions de dollars par an.

Mais elle intervient aussi directement, comme l'a révélé le «Handelsblatt» fin 2022. Les entreprises actives en Russie sont obligées, en cas de mobilisation, de communiquer à l'Etat le statut de conscription et les données de leurs collaborateurs masculins. Cela s'applique également à Mondelez, selon Sasha Volkov: «Le fabricant de Toblerone Mondelez connaît parfaitement cette situation juridique.»

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