Le week-end dernier, Ottawa était paralysée. La capitale du Canada était bloquée par des milliers de camions défilant dans les rues du centre-ville.
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Les camionneurs étaient venus de toutes les régions du pays pour manifester contre une obligation de facto de se faire vacciner pour les chauffeurs. En effet, les douanes canadiennes refusaient l'entrée aux personnes non-vaccinées venant des États-Unis, obligeant les camionneurs qui effectuaient ce trajet à passer par la piqûre. Durant des jours, la manifestation a restreint la circulation en ville. Le «Freedom Convoy» s'est entre-temps transformé en une protestation plus générale contre les mesures liées au Covid.
Voies de circulation bloquées
Ce convoi a suscité des émois au-delà des frontières canadiennes. En Suisse, les opposants aux mesures veulent s'inspirer de la manifestation canadienne et les imiter. Alors que le Conseil fédéral pourrait lever toutes les restrictions dans deux semaines, ils prévoient une manifestation lundi prochain.
L'organisation bat son plein dans des groupes du service de messagerie Telegram. Les détracteurs des mesures prévoient de bloquer des voies de circulation dans et autour de Berne lundi après-midi. Ils n'utiliseront pas que des camions, mais se satisferont de tout ce qui a des roues: voitures, tracteurs, motos ou vélos. Des convois de manifestants doivent partir de plus de deux douzaines de points de rencontre dans toute la Suisse et rouler à 80 km/h, même sur l'autoroute.
Jusqu'à la démission du Conseil fédéral?
Le blocage à Berne doit durer plusieurs jours, selon l'objectif indiqué. Les manifestants ne partiront que lorsque l'ensemble du Conseil fédéral aura démissionné, peut-on lire dans le chat. Alternativement, les manifestants pourraient aussi se diriger vers Bruxelles le dimanche suivant, où les opposants aux mesures de nombreux pays veulent se réunir le 14 février pour une manifestation de masse.
D'aucuns expriment des revendications moins radicales que la démission du Conseil fédéral. Elles restent toutefois très générales: on demande entre autres «la suppression des passeports sanitaires» et la fin de l'état d'urgence, qui n'est pourtant plus en vigueur en Suisse depuis longtemps.
Il n'est pas certain que les manifestants suisses puissent maintenir un blocus. Au sein du groupe Telegram, qui comptait près de 3500 personnes mercredi soir, certains doutent de leurs capacités à réunir assez de voitures pour bloquer la ville de Berne. Un utilisateur fait remarquer: «Nous avons déjà organisé un cortège de voitures en Valais en août 2021 - devinez combien de véhicules il y avait? 6!!!!»
(Adaptation par Jocelyn Daloz)