Graves accusations contre Exit
De nouveaux documents contredisent la pionnière de la capsule à suicide!

L'Américaine de 55 ans, qui devait être la première à utiliser la capsule de suicide en Suisse, a formulé dans une lettre de graves reproches à l'encontre de l'organisation. Or, des documents montrent qu'elle s'était exprimée sur l'organisation en des termes élogieux.
Publié: 12.08.2024 à 11:04 heures
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Dernière mise à jour: 12.08.2024 à 11:29 heures
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Il y a trois semaines, Exit International et The Last Resort ont présenté la capsule de suicide Sarco aux médias.
Photo: AFP
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Joschka Schaffner

Ce sont de graves accusations que Jessica Campbell* laisse derrière elle dans une lettre. L'Américaine a déclaré avoir été exploitée financièrement par l'organisation d'euthanasie Exit International et les chefs de Sarco, Fiona Stewart, et Florian Willet, de The Last Resort. Elle a également déclaré avoir été poussée dès le début à se plier au jeu des relations publiques et des sollicitations médiatiques

Elle affirme, par exemple, avoir été complètement dépassée par les réservations d'hôtel coûteuses que Fiona Stewart effectuait pour elle. En outre, les deux chefs du projet Sarco auraient insisté pour qu'en Suisse, leurs propres dépenses soient débitées de la carte de crédit de leur cliente. De même lorsque Jessica Campbell a voulu se rendre en Écosse pour disperser les cendres de ses parents, elle aurait dû payer les frais de Fiona Stewart qui l'accompagnait.

Des déclarations contradictoires

L'Américaine devait être la première personne à se donner la mort à l'aide de la capsule de suicide. En raison d'une affection rénale et d'une maladie nerveuse, elle était en surpoids important et se déplaçait en fauteuil roulant. Elle a décidé de ne plus vivre ainsi, et a donc contacté Exit International durant l'été 2023. Mais le suicide via sarcophage n'a pas eu lieu. Le 11 juillet, à peine une semaine avant la date prévue, le contact entre The Last Resort et Jessica Campbell a été rompu.

Les documents dont Blick dispose montrent que les déclarations de Jessica Campbell avant et après la rupture du contact se contredisent clairement sur plusieurs points. Des messages écrits montrent les souhaits de l'Américaine concernant des nuitées de luxe. The Last Resort a en outre attiré à plusieurs reprises l'attention de Jessica Campbell sur les coûts élevés. Il en va de même pour le voyage en Écosse: Fiona Stewart qui l'accompagnait a assumé elle-même une partie des frais, comme le prouvent des extraits.

La première candidate, une Américaine de 55 ans, a rompu le contact avec les organisateurs. Elle a ensuite fait appel aux services d'une autre organisation d'euthanasie.
Photo: keystone-sda.ch

Pendant son séjour en Suisse, l'Américaine a également enregistré de nombreux journaux vidéo dans lesquels elle s'est exprimée à plusieurs reprises de manière positive sur l'organisation et l'accompagnement de Fiona Stewart et Florian Willet. Elle s'est aussi montrée intéressée par un contact direct avec plusieurs journalistes. De plus, la candidate était très favorable à un tournage pour un documentaire – par exemple pendant son voyage dans le Glacier Express.

Pris au dépourvu par la demande des médias

L'article de la «NZZ» ne contient pas ces preuves. Une omission? «Nous maintenons notre présentation», fait savoir le journal à la demande de Blick. Comme on peut le voir dans le rapport, Exit International a eu la possibilité de prendre position sur les reproches. Florian Willet critique le fait d'avoir été pris de court par les reproches du journal. En effet, jusqu'à ce moment-là, ils ne savaient pas si Jessica Campbell se trouvait encore en Suisse.

Les avis divergent quant à la raison pour laquelle la brouille s'est finalement produite et pourquoi Campbell s'est exprimé en sens contraire. Selon Stewart et Willet, l'état mental de Campbell s'est détérioré pendant son séjour à Zermatt. C'est pourquoi l'accès au Sarco lui aurait finalement été retiré.

Fiona Stewart (à gauche) et Florian Willet de The Last Resort contredisent le récit de Campbell.
Photo: Thomas Meier

Campbell elle-même s'est sentie menacée par de nombreux articles de presse sur les conséquences pénales de l'utilisation du Sarco. Elle a donc rompu tout contact avec The Last Resort le 11 juillet. Des messages écrits, dont Blick a eu connaissance, semblent le confirmer.

Pourquoi la brouille est-elle survenue?

Selon la lettre de Campbell, elle s'est sentie trahie par le battage médiatique d'Exit International. «Si j'avais su que les personnes profondément sans cœur qui tenaient mon destin entre leurs mains étaient principalement poussées par leur propre présence médiatique et leur marketing, je ne me serais jamais soumise à cette épreuve», écrit la candidate américaine dans sa lettre.

Les deux chefs du projet n'étaient pas conscients de cette décision, comme ils le disent. Mais ils ne peuvent pas expliquer pourquoi un accompagnateur qui se trouvait avec la candidate à Zermatt a disparu avec elle. Le lendemain de la rupture du contact, le 12 juillet, le directeur d'Exit International, Philip Nitschke, a appelé l'accompagnateur pour l'informer que l'accès de Jessica Campbell au Sarco serait révoqué. «Contrairement à ce qui avait été vérifié précédemment, j'ai vu ces dernières semaines des épisodes de dérèglement cognitif qui, dans un cas, ont frôlé la psychose», a écrit Philip Nitschke à la «NZZ».

Deux semaines plus tard, Jessica Campbell est décédée. Elle a fait appel aux services d'une autre organisation d'euthanasie. Selon Florian Willet, The Last Resort n'en a été informé qu'après qu'un avis de disparition ait été lancé suite à la demande des médias par la «NZZ».

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