Déchets, dégradations et dynamitages
Des chasseurs de cristaux saccagent un village valaisan

Dès l'année prochaine, la commune de Binn mettra en place des licences payantes pour les chasseurs de cristaux voulant opérer dans la région. La cause? Trop de dégâts causés par certains d'entre eux.
Publié: 03.09.2024 à 14:46 heures
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Dernière mise à jour: 03.09.2024 à 14:47 heures
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La commune de Binn, qui a été fortement touchée par les intempéries en juillet, est considérée comme la Mecque suisse des cristalliers.
Photo: keystone-sda.ch
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Michael Hotz et Blicky IA

Le village de Binn, en Haut-Valais, compte seulement 126 habitants mais c'est une mine d'or pour tous les chasseurs de minéraux de Suisse. Car dans cette vallée, latérale à celle du Rhône, se cachent plus de 300 espèces minérales différentes. Mais face au non-respect trop fréquent de ces «cristalliers», la recherche de ces trésors cachés sera payante dès 2025, comme le rapporte le «Walliser Bote».

Selon le rapport, un contrôleur de la commune a régulièrement constaté des infractions telles que des nuitées illégales, des déchets abandonnés ou des dommages infligés au paysage. Lors de l'Assemblée générale, une majorité a donc voté en faveur de l'introduction de licences de recherches.

Les étrangers paient plus cher pour la patente annuelle

Une licence journalière coûtera 30 francs pour tous. Les habitants de Binn paieront 250 francs pour la licence annuelle, les Valaisans 500 francs et les autres 1000 francs. Le dynamitage est interdit, même si le conseil communal peut accorder des exceptions, car c'est lui qui émet les directives aux chercheurs de cristaux.

Mais ces mesures restrictives par le biais de telles licences sont-elles nécessaires? En effet, il existe depuis longtemps un code d'honneur de l'Association suisse des cristalliers, qui oblige à agir de manière responsable et s'oppose à la surexploitation et à la dévastation. Mais visiblement, tous ne le respectent pas, déclare le président de la commune Rudolf Jossen au «Walliser Bote»: «Certains chercheurs de minéraux se montrent relativement brutaux». Ce sont eux qui infligent des dommages aux lieux.

«Nous sommes un village de chercheurs de cristaux»

Avec l'instauration de ces licences, le but de la commune n'est pas de gagner de l'argent, prend soin de souligner Rudolf Jansson. En effet, rien qu'après avoir couvert les frais du contrôleur et de la plateforme en ligne sur laquelle les licences sont délivrées, il ne reste plus grand chose. «Les licences n'ont de sens que si elles sont contrôlées.»

Le dynamitage a une longue tradition à Binn, et constitue un facteur économique important. «Nous sommes un village de chercheurs de cristaux», affirme le président de la commune. De nombreuses découvertes y ont été faites, et la mine de Lengenbach compte parmi les sites les plus importants au monde.

La commune voisine de Conches a également adopté l'idée des licences, qui est en vigueur depuis l'année dernière. Là aussi, le camping sauvage et l'utilisation de machines lourdes avaient pris le dessus. La commune d'Albinen est encore plus stricte: une interdiction générale de chercheurs de minéraux y est même en vigueur.

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