Vous cherchez un nouveau «chez vous» et vous galérez? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seuls, la pénurie des logements locatifs s'étend, et ne touche plus seulement les personnes à faibles revenus. La situation est particulièrement critique à Zurich par exemple, où la classe moyenne a du mal à trouver un toit. Sally N.*, 55 ans, en fait partie. «Je n'aurais jamais pensé me retrouver un jour dans une telle situation», se désole celle qui souhaite rester anonyme.
Elle vit encore dans l'appartement d'Oerlikon (ZH) qu'elle occupait autrefois avec son mari et sa fille. Lorsqu'elle a divorcé, le tribunal lui a accordé un délai. Fin mars 2023, elle doit partir.
«Animaux domestiques non autorisés»
Sally est désespérée. Cela fait plusieurs années qu'elle cherche un nouveau logement. Mais peu importe le nombre de candidatures, de demandes et de lettres de motivation qu'elle rédige, la réponse est toujours la même. «Les animaux domestiques ne sont pas acceptés», «Chats non autorisés», «Vous ne pourrez pas mettre de chatière». Les formulations diffèrent, la raison reste toujours la même: son vieux chat, Quito.
Sa boîte aux lettres est remplie de refus de régies immobilières qui ne tolèrent pas les animaux domestiques dans leurs lotissements. Sally les a toutes collectées et en soumet une petite sélection à Blick lors de sa visite.
Oui au hamster, non au chat
«Je cherche loin. Dans la région de Zurich, mais aussi vers Lenzburg (AG) et Rapperswil-Jona (SG)», explique-t-elle. Pour la cinquantenaire, ce n'est pas une question de budget. Elle peut débourser environ 1700 francs pour un loyer. Assez d'argent pour un 2,5 pièces en dehors de la ville.
Récemment, elle a vu une annonce où il était noté: «Chats castrés autorisés dans l'appartement». Dans une autre, on pouvait lire: «Animaux domestiques autorisés». Mais la gérance lui a fait savoir qu'il s'agissait de hamsters.
«Mon chat Quito compte beaucoup pour moi. Je ne voudrais pas le laisser», confie Sally. Le chat est comme un membre de la famille. «Je veux pouvoir m'occuper de lui dans ses dernières années.»
Les propriétaires fixent les règles
Elle ne rencontre que peu de compréhension de la part des régies immobilières. Un problème qui ne date pas d'hier, explique l'Association suisse de l'économie immobilière (SVIT), interrogée par Blick. «Ce thème concerne en premier lieu les centres urbains ou les lotissements avec beaucoup de logements», explique le CEO Pascal Stutz. Dans les agglomérations ou les zones rurales, les règles sont parfois moins strictes.
Selon lui, ce n'est pas la gérance qui décide si les locataires peuvent avoir des animaux domestiques ou non, mais les propriétaires de l'immeuble.» Les souillures causées par les animaux domestiques dans les zones utilisées en commun provoquent souvent des conflits entre les habitants», explique Pascal Stutz.
L'offre de logements continue de se réduire
S'ajoute à cela le fait que la recherche d'un appartement, même sans chat, est actuellement très difficile dans de nombreuses régions de Suisse. Selon les chiffres de la Raiffeisen, à la fin du mois de décembre dernier, le nombre d'habitations à louer publiés sur les portails en ligne dans toute la Suisse était inférieur de 42% à celui d'il y a un an.
Celui qui a besoin d'un nouveau toit dans un avenir proche doit se préparer à une recherche difficile, même en dehors des hotspots connus. Parallèlement, de moins en moins de nouveaux logements sont achevés. «Ceux qui sont vacants fondent à une vitesse record», déclare Martin Neff, économiste en chef de la banque. Il est temps que la politique s'active, on est déjà en retard.»
Cacher ses animaux de compagnie?
Par nécessité, Sally a récemment menti pour améliorer ses chances: «J'ai postulé pour un appartement sans déclarer mon chat. Par peur de ne pas l'obtenir et parce que je n'ai plus beaucoup de temps.»
Cacher son animal de compagnie est fortement déconseillé par Fabian Gloor, responsable de la hotline pour les conseils juridiques de l'association des locataires. Si l'habitant s'oppose à une interdiction contractuelle d'avoir un animal domestique, il commet juridiquement une violation du contrat. Ce qui peut être un motif de résiliation.
«En période de pénurie de logements, les bailleurs sont à la manœuvre et peuvent choisir leurs occupants comme bon leur semble», explique l'expert. C'est pourquoi les propriétaires d'animaux ont de plus en plus de mal à trouver un toit. Sally N. s'en offusque. Elle souhaiterait que les propriétaires immobiliers fassent preuve de moins d'étroitesse d'esprit et de plus de tolérance à l'égard des pelucheux compagnons à quatre pattes.
*Nom connu de la rédaction