La Suisse connaît une pénurie de logements. Mais selon le cabinet de conseil Wüest Partner, la situation devrait encore s'aggraver en 2023. Conséquence: le recul de l'offre de logements entraîne une hausse des prix sur le marché de la location. Et, par ricochet, cela commence à peser lourd sur le budget.
Selon l'étude de Wüest Partner publiée mardi, l'offre de logements a continué de diminuer l'année dernière. Mais le taux d'offre – c'est-à-dire les objets proposés en pourcentage du parc immobilier – était de 4,7%. L'année précédente, il était encore de 5,8%. Les experts tirent donc la sonnette d'alarme: une telle situation n'avait plus été observée depuis 2013.
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La population augmente, mais pas la construction
L'une des raisons? Le recul de la construction. Ce sont surtout les communes touristiques qui ressentent les effets tardifs de l'initiative sur les résidences secondaires. Mais même dans des grandes villes comme Genève ou Zurich, l'offre de logements locatifs reste très limitée. À cela s'ajoute une forte croissance démographique. Et la construction ne devrait pas s'accentuer avant 2024.
Cette pénurie de logements locatifs ainsi que l'inflation auraient entraîné une hausse des loyers dès 2022. Et cette tendance devrait se poursuivre en 2023, avertit Wüest Partner: le cabinet prévoit une augmentation de 2% du prix des loyers. Comme le taux d'intérêt hypothécaire de référence devrait être relevé, les loyers des contrats existants augmenteront également.
Un tiers pour le logement
Dans son étude, Wüest Partner s'est aussi penché sur l'évolution de la charge des frais de logement. Après quelques années de stabilité, celle-ci a de nouveau augmenté récemment. Le nombre de communes dans lesquelles la charge des frais de logement des ménages locataires dépasse en moyenne 30% a augmenté entre 2020 et 2023 - parmi les 168 communes de plus de 10'000 habitants, il est passé de 20 à 90 communes.
Une charge plus élevée des coûts du logement est observée dans le nord et l'ouest de la Suisse ainsi que dans les communes d'agglomération des villes. Les plus élevées sont enregistrées dans les cantons du Tessin et de Soleure.
À l'inverse, c'est dans les cantons du Jura, d'Appenzell Rhodes-Intérieures et de Glaris que la charge relative des coûts du logement est la plus faible.
Des coûts du logement élevés dans l'agglomération
Il est frappant de constater qu'il n'y pas que les citadins qui doivent passer à la caisse. Hors des villes, le loyer pèse quand même très largement sur le budget. Si l'on prend en compte les frais de déplacement domicile-travail, la charge relative est même plus faible dans les grandes agglomérations.
Selon Wüest Partner, ce sont les ménages d'une personne et monoparentaux qui souffrent le plus de l'augmentation du budget logement. Même en cas de déménagement, leurs charges augmentent de manière significative en raison des loyers du marché parfois bien plus élevés.
C'est pourquoi il devrait être encore plus difficile à l'avenir de trouver un logement abordable, en particulier pour les travailleurs à bas salaire ou ceux qui n'ont pas la possibilité de télétravailler.