Aux portes d’une potentielle crise énergétique, l’inquiétude monte, faisant ainsi ressurgir de vieux projets dans la région lémanique.
L’UDC et le PLR demandent que le canton de Vaud mette en place une task force sur l’énergie. Celle-ci devrait notamment faire avancer un projet d’extraction de gaz dans la région. Une résolution a été déposée en ce sens mardi au Grand Conseil, rapporte le «Tagesanzeiger».
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«Il est inadmissible que la Suisse importe à grands frais du gaz liquide des Etats-Unis, alors qu’elle possède ses propres gisements de gaz», a souligné le président du PLR vaudois et député cantonal Marc-Olivier Buffat.
Des forages d’essai effectués non loin du site touristique du château de Chillon ont révélé la présence de gaz à une profondeur d’environ 4000 mètres. Les partis bourgeois veulent maintenant exploiter ce gaz.
Une interdiction d’extraction
Pour Marc-Olivier Buffat, l’extraction de gaz n’est pas en contradiction avec la décision du gouvernement vaudois de sortir progressivement des énergies fossiles. En plus du projet gazier, des projets d’énergie hydraulique, photovoltaïque et éolienne doivent être mis en place.
Mais les Verts s’opposent déjà à cette idée. Ils annoncent un référendum, dans le cas où le Parlement reculerait sur la question de la promotion des énergies fossiles.
En 2018, le Parlement vaudois a en effet approuvé très clairement l’interdiction de l’exploitation du gaz de schiste. Depuis 2011, un moratoire interdit l’octroi de permis d’extraction. Mais le PLR et l’UDC pensent pouvoir renverser cette interdiction, notamment en raison de la crise énergétique actuelle.
Pas avant 10 ans
Jusqu’à présent, seul un gisement de gaz significatif a été exploité en Suisse. Il se situe à Finsterwald, dans le canton de Lucerne et a été trouvé alors que l’on cherchait du pétrole. Le gisement a été exploité entre 1985 et 1994 et le gaz a été injecté dans le gazoduc de transit tout proche. Cela n’a pas rapporté d’argent.
Même si un précieux gisement de gaz se trouve sous le lac Léman, celui-ci n’apportera aucun soulagement à la pénurie d’énergie redoutée cet hiver. Même les politiciens de droite estiment que le gaz du Léman ne pourra pas être exploité avant au moins 10 ans.
L’organisation environnementale Greenpeace avait déjà critiqué ces projets en 2008. Un porte-parole avait alors qualifié le gaz naturel «d’énergie du passé» et la recherche de ce gaz «d’absurde».
(Adaptation par Nora Foti)