Dans deux semaines, un nouveau parti suisse devrait voir le jour: le Parti communiste révolutionnaire (PCR). Celui-ci ne veut pas de sièges au Parlement, mais le renversement de l'ordre démocratique par la classe ouvrière. Derrière le PCR brûle le mouvement marxiste «L'étincelle». Le congrès fondateur de trois jours devait avoir lieu du 10 au 12 mai à la Maison du Peuple de Bienne. Mais il n'en sera rien: la réservation a été annulée sous la pression politique, se plaignent les communistes.
À la Maison du Peuple de Bienne, les militants subversifs ont annoncé dès le 10 février la création du PCR et ont juré aux quelque 200 camarades présents de collecter des fonds et de recruter. L'événement a fait réagir l'UDC au Parlement de la ville de Bienne: le parti a affirmé que des «institutions antidémocratiques» n'avaient rien à faire dans des bâtiments municipaux. Pour le porte-parole de L'étincelle, Caspar Oertli, il est clair que l'annulation du congrès de mai est liée à cela, car elle a coïncidé avec la critique de l'UDC.
La réservation était une erreur
Eleonora Stückrad dément cette affirmation. Elle est directrice de la société CTS SA, propriété de la ville, qui gère la Maison du Peuple. Selon elle, la réservation pour le congrès a été acceptée par erreur. Les locaux ne sont pas du tout disponibles du 10 au 12 mai en raison de travaux d'entretien et pour des raisons de ressources, explique-t-elle. «Malheureusement, un de nos collaborateurs a tout de même effectué une réservation provisoire.» Lorsque l'erreur a été constatée, elle a été immédiatement corrigée.
Pendant ce temps, les communistes de L'étincelle ont dû se mettre à la recherche d'un nouveau lieu pour fonder leur parti. Ils l'ont trouvé dans la région de Berne. Au vu des expériences faites à Bienne, ils ne veulent pas dévoiler l'endroit exact où se tiendra le congrès. «Trouver des locaux pour nos manifestations est devenu un véritable parcours du combattant», explique Caspar Oertli.
Université, Palestine et PCR
Depuis six mois, les communistes ne se sont pratiquement heurtés qu'à des refus. L'étincelle a récemment suscité la controverse, notamment en raison de sa position radicale pro-palestinienne. Dans le contexte des atrocités à Gaza, les militants recrutent des membres dans les universités et les lycées en vue de la création du PCR. En réaction, plusieurs universités ont déjà pris des sanctions.