Des habitants de la rue des Pâquis, à Genève, sont intrigués et inquiets, ce dimanche 17 mars. La bonne quinzaine de riverains interrogés par Blick parle d’une rue d’habitude un peu plus calme que le reste du fameux quartier du bout du Léman, notamment connu pour ses prostituées en vitrine. Un calme relatif que sont venus perturber des coups de feu tirés sur le «Café Wilson by Dahlak» situé au 36 de la rue, vers 4h du matin ce dimanche 17 mars, comme l’a révélé «20 minutes».
Un habitant de l’immeuble qui abrite l’établissement confie à Blick: «Ce café, ou plutôt bar à jeux d’argent, est toujours très bruyant. On entend souvent des querelles. Mais, ce matin, lorsque je me suis réveillé, c’était carrément une scène de NCIS en bas de chez moi!»
Que s’est-il passé? Pour rappel, d’après les premières informations communiquées par les forces de l’ordre, «plus d’une dizaine» de tirs ont visé l’établissement au petit matin, relaient nos confrères.
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Une arme volée à la police
Le lieu était fermé et vide au moment des faits. L’attaque n’a par conséquent fait aucun blessé. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur place, l’auteur présumé avait déjà décampé. L’arme utilisée a de toute évidence été dérobée dans un véhicule de police, d’après un communiqué du Ministère public genevois envoyé dans la journée. Cette missive précise que le pistolet-mitrailleur SIG MPX a été retrouvé «à proximité des lieux», «abandonné dans un conteneur poubelle».
Dans la journée de dimanche, «Un homme âgé de 19 ans, suspecté d’avoir volé l’arme et d’être l’auteur des coups de feu, a été interpellé», toujours d’après les autorités. Il est présumé innocent. Les investigations, menées par la brigade criminelle, sont en cours. Le vol d’arme fait quant à lui «l’objet d’une enquête de l’Inspection générale des services (IGS)», la police des polices.
Retour dans la rue où les balles ont sifflé. Peu avant 16h dimanche, les forces de l’ordre étaient encore en train de réaliser des analyses sur place, avant de lever le camp vers 17 heures, selon nos observations. Deux agents ont été vus, probablement en train d’interroger le voisinage, vers 17h45. Ils n’ont pas fait de commentaires, nous renvoyant à leur service de communication.
«J’évite de rentrer en passant devant»
Blick a traîné ses oreilles dans le quartier, plus précisément dans l’immeuble dans lequel se trouve le café et dans celui d’en face, à la recherche de témoins. Aucune des personnes interrogées n’a directement vu la scène. Mais le lieu — désormais scellé par la police — a visiblement une certaine réputation.
Une femme qui habite l’immeuble qui fait face au «Café Wilson by Dahlak» raconte: «Je n’ai rien vu, j’ai juste entendu des coups de feu, ça m’a réveillé. J’ai compris ce qu’il s’était passé plus tard le matin. Cet endroit, c’est un PMU, il y a des gens un peu de tous les âges, et de toutes les origines. Ils jouent et se disputent très vocalement parfois. En été, impossible de dormir avec la fenêtre ouverte.»
Elle confie: «Personnellement, en tant que jeune femme, j’évite de rentrer en passant devant cet endroit le soir, au risque de me prendre des regards et des remarques désobligeantes de la part de la clientèle…» Une clientèle qu’elle qualifie de «presque exclusivement masculine».
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Changement de proprio récent?
Même son de cloche chez les habitants de l’immeuble qui abrite l’enseigne. Les trois voisins qui ont accepté de nous parler décrivent à l’unisson un lieu qui leur donne parfois du fil à retordre… et les empêche de tomber dans les bras de Morphée. «Il y a parfois des soucis avec ce lieu, oui. Il y a souvent des gens qui crient, des mégots qui traînent devant, sur le trottoir. Je sais que des habitants de l’immeuble se sont déjà plaints plus haut…»
Pour la plupart des riverains interrogés, le lieu a changé de propriétaire — et d’ambiance — au cours de ces deux dernières années. «C’était aussi un café, mais plus calme, auparavant», glisse l’un de nos interlocuteurs.
D’après nos recherches, le «Café Wilson by Dahlak» est sous l’égide d’une société anonyme. Les statuts de cette dernière datent de 2022, selon son inscription à la Feuille officielle suisse du commerce. Nous avons tenté de contacter le nouveau patron du lieu. À l’heure où ces lignes sont écrites, il n’a pas (encore?) répondu à nos sollicitations.