Les employés de la Confédération gagnent désormais en moyenne plus de 130'000 francs par an. Un chiffre qui n'a pas manqué de faire réagir le monde de la politique, notamment du côté de la droite libérale.
Le président du PLR Thierry Burkart veut s'attaquer aux salaires des fonctionnaires, comme il l'a annoncé la semaine dernière dans une interview accordée à Blick. Il propose d'examiner la possibilité d'instaurer un plafond fixe pour les emplois à temps plein à la Confédération.
Le président du groupe UDC Thomas Aeschi semble lui aussi trouver l'idée plutôt bonne. Il a donc rapidement déposé une motion. Le Conseil fédéral devrait précisément introduire un tel plafond, insiste Thomas Aeschi, en accord sur ce point-là avec Thierry Burkart.
Si l'entente pourrait donner davantage de soutien au projet, ça n'est pas aussi simple. Les querelles sont inévitables, car personne ne veut attribuer le mérite de l'idée à l'autre. «C'est une polémique bon marché de la part de Thierry Burkart», s'insurge Thomas Aeschi. Selon lui, l'UDC exige depuis dix ans que les effectifs et les salaires de la Confédération soient plafonnés, voire réduits.
«Enseigne libérale»
Le PLR n'a participé que de manière très isolée et a généralement fait échouer les projets avec le centre-gauche. Thomas Aeschi dresse une «liste des échecs» causés par les libéraux-radicaux, dont le dernier date d'il y a seulement deux ans. A l'époque, une proposition du conseiller national UDC Thomas Burgherr, qui voulait limiter la croissance du personnel fédéral par rapport au secteur privé, avait été rejetée.
Le conseiller national zougois estime que la demande de Thierry Burkart n'est rien d'autre qu'une manœuvre politique. Le PLR ne ferait en effet rien contre l'immigration démesurée et aurait peur de perdre son deuxième siège au Conseil fédéral. «Burkart maintient maintenant l'étendard libéral vers le haut, mais en cas de coup dur, on ne peut pas compter sur le PLR», regrette Thomas Aeschi.
C'est ce qui s'est passé sur le thème de l'asile, selon lui. L'automne dernier, le parti s'est prononcé pour des durcissements sévères dans ce domaine. Il ajoute: «Mais lorsqu'il s'agit de contrôler à nouveau systématiquement les frontières nationales, une grande partie du parti s'en va.»
Le PLR sonne la contre-attaque
Thierry Burkart ne compte pas se laisser faire et lance aussitôt une contre-attaque contre l'UDC. Il se réjouit de la volonté de Thomas Aeschi d'instaurer un plafond salarial au sein de l'administration fédérale. Mais il spécifie que le PLR est un précurseur dans ce domaine. Dans certains cantons, comme à Soleure avec l'initiative 1:85, le PLR a déjà présenté des propositions pour limiter la croissance des postes dans l'administration.
Malheureusement, c'est justement l'UDC qui encourage fortement la croissance du personnel. Le parti soutient par exemple la loi sur le contrôle des investissements, qui vise à contrôler plus strictement les rachats d'entreprises suisses par des investisseurs étrangers. «Un tueur de l'économie sans précédent, qui entraîne une augmentation de la bureaucratie et des postes supplémentaires dans l'administration, affirme Thierry Burkart, mais l'UDC peut encore changer de position.»
Une chose est sûre: les partis se tiennent en tenaille et continueront probablement à s'envoyer des pics. Mais cette fois-ci, l'UDC et le PLR pourraient bien devoir s'entendre pour faire passer le projet. «Nous espérons bien sûr que nos revendications trouveront enfin une majorité, admet Thomas Aeschi, nous verrons si le parti soutient les annonces de Burkhart ou si ce n'était à nouveau que du vent»