Congé paternité
Des secteurs n'accordent encore que le minimum légal selon Travail.Suisse

Un an après l'approbation du congé paternité, une majorité de salariés n'ont le droit qu'au minimum légal. Les besoins des jeunes familles sont trop peu pris en compte, en particulier dans l'artisanat, les administrations cantonales et la santé, estime Travail.Suisse.
Publié: 30.09.2021 à 09:44 heures
Une majorité de salariés (65%) ne bénéficient que du congé paternité minimal de deux semaines, selon un sondage de Travail.Suisse (archives).
Photo: GAETAN BALLY

«Nous appelons les employeurs à informer leurs employés de leur droit au congé paternité», déclare le président de la faîtière syndicale Travail.Suisse Adrian Wüthrich, cité dans un communiqué diffusé jeudi. Les pères doivent mieux connaître la possibilité de bénéficier de dix jours de congé pour la naissance de leur enfant, estime-t-il.

Selon les résultats de l'enquête «Baromètre Conditions de travail», menée par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise auprès de 1413 personnes actives, une majorité de salariés (65%) ne bénéficient que du congé paternité minimal de deux semaines, tandis que 19% peuvent prendre entre 11 et 19 jours et 16% plus de 19 jours. Les jeunes travailleurs en particulier ne sont pas satisfaits de sa durée.

L'artisanat et le secteur de la santé sont les plus avares

Les différences sont parfois massives selon les branches, relève Travail.Suisse. «L'artisanat et le secteur de la santé sont les plus avares, avec une moyenne de 10 à 11 jours. Les besoins des jeunes salariés ne sont pas pris assez en compte dans ces secteurs», estime Thomas Bauer, responsable de la politique sociale à Travail.Suisse.

Le syndicat s'étonne par ailleurs que les employés cantonaux ne reçoivent presque partout que le minimum légal, contrairement à ceux des municipalités, qui bénéficient pour la plupart d'un congé plus long.

Des prestations généreuses sont offertes notamment dans l'informatique et de la communication, ainsi que par l'industrie pharmaceutique. Dans ces branches, la moyenne est de 30 à 31 jours de congé.

«Les employeurs refusent l'accumulation du congé paternité»

Travail.Suisse et ses fédérations Syna et transfair rappellent par ailleurs avoir présenté en avril un avis de droit confirmant que le congé paternité doit en règle générale être ajouté aux dispositions des conventions collectives de travail (CCT). «Malgré cet avis sans ambiguïté, les employeurs refusent généralement l'accumulation du congé paternité. En tant que syndicat, nous devrons ici maintenir la pression», souligne Marco Geu, secrétaire central de Syna.

La lutte doit également se poursuivre sur le plan politique, ajoute le communiqué. La conseillère nationale Greta Gysin (Verts/TI), coprésidente de transfair, a déposé deux motions au Parlement, l'une pour l'introduction d'une protection contre le licenciement des pères lors de la naissance d'un enfant et l'autre pour l'application du congé paternité lors du décès de l'enfant.

Les Suisses avaient accepté le 27 septembre 2020 l'introduction d'un congé paternité avec 60,3% de «oui». Depuis le début de l'année, les pères ont le droit de prendre deux semaines de congés dans les six mois qui suivent la naissance de leur enfant.

(ATS)

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