Toucher un salaire plus élevé que le prévoit sa fonction, une réalité pour de nombreux administratifs de l'État de Genève! Selon des chiffres révélés par Léman Bleu, 216 fonctionnaires touchent un salaire supérieur à ce qui est prévu dans leur cahier des charges. Il s'agit principalement, selon la chaîne de télévision, de cadres qui ont été rétrogradés pour divers motifs. Les chiffres concernent la précédente législature, mais offrent un aperçu de la situation.
L'ancien Département des infrastructures, aujourd'hui chapeauté par Pierre Maudet, à la tête de la Santé et des Mobilités, est champion en la matière. Ils sont 58 à être surpayés au sein de ce dicastère. Rappelons que le management de l'élu ne plairait pas à tout le monde, le secrétaire général ayant demandé sa mutation.
Dix cas au Pouvoir judiciaire
Suit le Département de l'instruction publique d'Anne Hiltpold, où 48 cas sont connus. Avec cependant un cas de figure particulier: 20 maîtres d'éducation sexuelle ont changé de statut et gardé la même paye. Finalement, l'ancien Département de la sécurité et de la santé clos le podium avec 43 fonctionnaires trop rémunérés. Il est désormais scindé en deux. Carole-Anne Kast dirige la police au sein de son Département des institutions et du numérique, et Pierre Maudet, la santé.
33 de ces fonctionnaires surpayés travaillent au Département des Finances de Nathalie Fontanet, huit à l'Économie et à l'Emploi de Delphine Bachmann, sept au Département du territoire d'Antonio Hodgers et cinq à la Cohésion sociale de Thierry Apothéloz. Quatre sont employés à la Chancellerie. À noter que dix cas concernent le Pouvoir judiciaire.
Nathalie Fontanet «heurtée» par le reportage
Le député libéral radical (PLR) Yvan Zweifel dénonce la situation. Il tacle au micro de Léman bleu: «Au lieu de licencier des fonctionnaires qui dysfonctionnent, on les déplace dans un poste subalterne avec le même salaire. Si les raisons de leur mutation sont différentes, on se retrouve quand même avec des gens trop payés pour ce qu’ils font.»
À lire aussi
Invitée sur le plateau du journal de Léman Bleu, le 19 janvier au soir, la ministre des Finances Nathalie Fontanet s'est dit «heurtée» par le reportage de la chaîne. «Stricte» quand la fonction publique «dysfonctionne», elle a souhaité montrer son désaccord avec l'émission.
Des collaborateurs «jetés en pâture»
216 personnes, «cela représente à peine 1% des collaborateurs et collaboratrices», rappelle la conseillère d'État. Ils ne «font que bénéficier d'une loi en vigueur». Ces 216 personnes ne sont par ailleurs «de loin pas tous des hauts cadres». Les rétrogradations mentionnées par Léman Bleu sont «salariales» et non «punitives», affirme-t-elle. Les personnes qui ne donnent pas satisfaction, «nous menons des procédures et nous nous séparons d'elles», assure la ministre des Finances.
Nathalie Fontanet estime que des fonctionnaires ont été «jetés en pâture», le reportage montrant des photos de deux administratifs de l'État. Deux personnes dont les noms sont connus de la presse, se défend la chaîne. Mais la ministre PLR trouve tout de même que les médias n'ont pas à commenter une situation concernant les employés de la fonction publique, qui ne sont pas élus. «Tenez des propos sur les conseillers d'État, nous les assumerons.»