Le secrétaire général du Département genevois de la santé et des mobilités (DSM) va bien être muté. «Le Temps» révélait le 10 janvier qu'il avait demandé au Conseil d'État de changer de service. Jean-Christophe Bretton ne supporterait pas le management de Pierre Maudet, à la tête du DSM, avançait le quotidien. L'attitude de l'élu de sa propre formation, Libertés et justice sociale, avait déjà été mentionnée lors du départ en arrêt maladie de la médecin cantonale, dont les services dépendent du DSM.
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La nouvelle est désormais confirmée. Mercredi 17 janvier, le Conseil d'État la rend même officielle par un communiqué. Jean-Christophe Bretton rejoindra l’Office du personnel de l’État (OPE), rattaché au département de la vice-présidente du gouvernement, Nathalie Fontanet, au plus tard le 1er juin.
Aucun contentieux
Après avoir lancé un sondage sur lui-même, destiné aux collaborateurs de son département, Pierre Maudet nie aujourd'hui tout conflit avec Jean-Christophe Bretton. Dans une interview accordée à la «Tribune de Genève», l'élu parle d'une «optique de continuité institutionnelle». Il affirme que le fonctionnaire estime lui-même préférable que Pierre Maudet puisse travailler avec le même secrétaire général sur l'ensemble de la législature «et au-delà». Jean-Christophe Bretton étant à trois ans de la retraite.
Le conseiller d'État l'assure, il n'y a pas de litige entre les deux hommes. Questionné au sujet de son management, il répond: «Je ne suis pas un administratif de l’État!» Rappelant qu'il a été élu pour prendre des décisions, il admet avoir tendance «à vouloir aller vite, peut-être trop vite pour certains». Il explique ainsi les plaintes dans la presse du directeur général de la santé.
Bien payés, les cadres doivent être compétents et rapides
En 2020, un rapport avait déjà mis en lumière le management de Pierre Maudet, jugé autoritaire, dénigrant et trop impliqué dans l'opérationnel, rappelle la «Tribune». L'élu avait d'ailleurs démissionné à la suite de sa publication. Mais le chef du DSM affirme avoir retenu les leçons du passé. Le sondage qu'il a récemment lancé lui permettra de connaître l'état d'esprit de ses collaborateurs. Il ne sera pas rendu public, mais transmis au département, ainsi qu’aux employés.
Pierre Maudet profite pour lancer une pique aux cadres de l'État, qui doivent selon lui accompagner les décisions, même si elles bousculent, et non les freiner. Il rappelle ainsi qu'un haut cadre avec fonction dirigeante «gagne entre 200’000 et 230’000 francs par an. Par conséquent, les contribuables sont en droit d’attendre des hauts fonctionnaires une exigence de qualité et de rapidité.» Le remplaçant de Jean-Christophe Bretton ne sera pas forcément du sérail, conclut le ministre.