Christophe Darbellay réagit
«On ne peut pas comparer les deux cas de décès des jeunes placées»

Blick révélait ce 29 janvier le décès d'une adolescente placée en foyer dans une fondation à Sion, deux ans après le suicide d'une autre pensionnaire. Depuis, de nouveaux détails sont apparus. Interview de Christophe Darbellay, président du Conseil d'État valaisan.
Publié: 31.01.2024 à 12:06 heures
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Dernière mise à jour: 31.01.2024 à 13:07 heures
Photo: Keystone/Fondation Cité Printemps
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Léo MichoudJournaliste Blick

Pour Christophe Darbellay, le décès début janvier d'une adolescente placée en foyer à Sion n'est pas à mettre au crédit d'une mauvaise gestion de la part de la Fondation Cité Printemps. Ce lundi 29 janvier, la direction de l'établissement d'accueil confirmait à Blick qu'une jeune fille était décédée au début du mois. Une autre pensionnaire de 14 ans s'était suicidée dans les locaux en 2022.

Le Ministère public valaisan a dévoilé l'âge de la victime morte en ce début d'année: 17 ans. Avant d'ajouter que sa mort avait eu lieu «à l’extérieur de l’institution». Le centre d'accueil aurait autorisé la jeune femme à passer la fête du réveillon chez la famille d'une amie, avance «Le Nouvelliste» dans son édition du mardi 30 janvier.

C'est là, selon le quotidien valaisan, que la mineure aurait eu accès à des drogues et qu'elle serait passée de vie à trépas. Alors qu'une enquête est ouverte et que deux adultes sont mis en cause pour omission de prêter secours et remise de stupéfiants à des mineurs, Blick a obtenu la réaction du président centriste du Conseil d'État, ministre à la tête de la Formation.

Christophe Darbellay, en deux ans il y a eu deux morts de jeunes filles placées à la fondation Cité Printemps. Cette situation vous alarme-t-elle?
On ne peut pas comparer les deux cas de décès de jeunes placées. L’un a eu lieu hors de l’établissement, l’autre à l’intérieur. Ces foyers sont là pour s’occuper de ces enfants et adolescents qui vivent des situations extrêmement difficiles.

On comprend que la jeune fille décédée récemment vivait une situation dramatique…
Sur le cas récent en particulier, je ne peux pas me prononcer, car il y a eu une autopsie et une procédure du Ministère public est en cours. Ce que je peux dire, c’est qu’à ma connaissance, tout a été fait dans les règles de l’art par l’établissement en termes de contacts avec la famille et d’autorisations de sortie. Nous attendons les résultats de l’enquête du Ministère public. 

Votre Département de la formation a-t-il pris l'affaire en main?
Mon Département subventionne et veille au bon fonctionnement des institutions en charge de la jeunesse. Nous avons suivi très attentivement cette situation très tragique et n’avons pas détecté de dysfonctionnement à ce stade. Nous attendons les résultats de l’enquête du Ministère public. Lorsqu’un décès d’un pensionnaire survient dans un établissement ou en dehors, une aide psychologique est rapidement mise en place pour les jeunes, car vivre un tel événement est un drame pour les camarades, les proches et les collaborateurs de l’institution.

Certains parents, notamment sur des groupes Facebook, se saisissent de ce cas pour dénoncer ce qu’ils nomment des «placements abusifs». Comprenez-vous leur colère?
Je n’ai pas connaissance des groupes Facebook que vous évoquez. Il peut y avoir des placements avec lesquels des parents ou des proches ne sont pas d’accord. Mon Département exécute en l’occurrence les décisions prises par les Autorités cantonales de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA), soit une instance judiciaire indépendante. Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent recourir contre ces décisions. C’est leur droit.

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