«Nous avons reçu une dizaine de lettres sur une semaine émanant de membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X d’Ecône qui dénonçait un spectacle 'choquant', 'blasphématoire' et 'méprisant envers leur foi'», indique mercredi à Keystone-ATS Frédéric Métroz, conseiller communal en charge de la culture de Riddes. Il confirmait une information de la radio locale Rhône FM.
La commune a également reçu un courrier du mouvement Civitas, proche de la fraternité, dans laquelle celui-ci la menace de déposer plainte au sens de l’article 261 du code pénal. Le conseil communal a notifié aux auteurs des lettres une fin de non-recevoir.
Le spectacle Sœur Marie-Thérèse des Batignolles a déjà été joué à plusieurs reprises en France. En Suisse, la pièce sera interprétée la première fois vendredi soir à la salle de l’Abeille de Riddes.
«un hasard du calendrier»
«Censure et culture ne vont pas ensemble: il était exclu d'annuler», souligne Frédéric Métroz. On propose une représentation, personne n'est obligé d'y assister, ajoute-t-il. Le conseil communal s'est tout de même intéressé de savoir ce que pensaient d'autres personnes religieuses de la commune. Aucune n'a eu la même lecture que la fraternité, relève-t-il.
Les missives dénoncent par ailleurs le choix de la date du spectacle: le 7 avril, soit Vendredi Saint. «Nous convenons que c'est maladroit, mais il s'agit d'un hasard du calendrier», ajoute le conseiller communal. Sans possibilité de déplacer cette date, l'exécutif a maintenu le spectacle.
Le spectacle Soeur Marie-Thérèse des Batignolles est tiré d'un personnage de bande dessinée humoristique française créé dans les années 1980 par Maëster. La série met en scène une nonne qui boit, cogne, fume des pétards, et aime faire des galipettes.
Sur les ondes de Rhône FM, le comédien français Gabriel Dermidjian qui incarne Sœur Marie-Thérèse sur scène, dit son étonnement. «Il y a tellement de bienveillance et de fragilité dans ce spectacle, avec une bonne sœur pleine d'amour et de carences», explique-t-il.
Elle a besoin de Dieu et lui parle de ses inquiétudes et de ses doutes. «Du début à la fin, elle le taquine», reconnaît Gabriel Dermidjian. Bien sûr, elle est forte en excès, elle boit, elle fume, elle ne se laisse pas faire, mais ça reste très amusant, conclut-il.
(ATS)
