Chaleur et neige artificielle
Pourquoi les accidents de ski sont-ils en nette augmentation?

Neige artificielle, beau temps et témérité excessive. Cette année, jusqu'à 20% de skieurs et de snowboardeurs blessés en plus se retrouvent à l'hôpital. Comment expliquer cette augmentation?
Publié: 18.02.2023 à 06:02 heures
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Cette année, le mois de février attire les skieurs sur les pistes avec un ciel bleu.
Photo: imago/Eibner Europa
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Lea Ernst

Avec son ciel bleu, le mois de février attire les skieurs et les snowboardeurs sur les pistes. Pourtant, avec les températures élevées de cet hiver, ces pratiques deviennent particulièrement dangereuses. C’est ce que constate l’hôpital cantonal des Grisons. Les amateurs de glisse sont 20% plus nombreux à avoir été admis comme patients depuis le début de l’année par rapport à 2022. Un chiffre inégalé depuis au moins cinq ans.

Le nombre de blessures graves a également augmenté. Cela représente 4,2% des personnes traitées, contre 3% habituellement. Cette douloureuse tendance est restée constante depuis le début des vacances de février, selon Dajan Roman, porte-parole de l’hôpital de Coire.

Neige artificielle dure comme de la pierre

L’hiver dernier, environ la moitié des accidents de ski et de snowboard se sont produits sur de la neige dure, écrit le Bureau de prévention des accidents (BPA). Autrement dit, sur des pistes qui ont été préparées à plusieurs reprises et dont la neige a durci.

Lors d’hivers peu enneigés comme celui-ci, il peut aussi y avoir des zones herbeuses sur les pistes, explique la porte-parole de la Suva Natascha Obermayr. Cela augmente le risque de blessure en cas de chute. À cela s’ajoutent les canons à neige: «Par sa nature, la neige artificielle est plus dense que la neige fraîche. En cas de chute, le choc est plus violent», explique-t-elle.

La poudreuse est également traîtresse.: «On s’y fatigue plus vite. Les monticules de neige peuvent faire perdre l’équilibre», explique Christoph Leibundgut, porte-parole du BPA.

Jusqu’à présent, le nombre croissant d’accidentés des sports d’hiver ne s’est pas reflété dans le nombre d’interventions des hélicoptères de sauvetage. Certes, les équipages de la Rega ont déjà volé au secours de 850 sportifs cette année. Mais c’est environ 12% de missions de moins qu’en 2022.

Quand l’estomac gargouille et que le soleil brille

C’est par beau temps que la glisse est la plus dangereuse. Et entre 10h30 et 12h30, au moment où la plupart des gens sont sur les pistes. «Peu avant midi, les premiers signes de fatigue apparaissent chez de nombreux adeptes de sports de neige», explique Natascha Obermayr.

Dans plus de 90% des cas, les skieurs ou les snowboardeurs sont eux-mêmes responsables de l’accident. «Les principales causes sont une inconscience des dangers, une vitesse excessive ou une condition physique insuffisante», explique la porte-parole de la Suva.

Le meilleur moyen pour prévenir les accidents est de tenir compte des conditions d’enneigement et d’adapter son comportement. Par exemple, en cas de faible enneigement, il est préférable de prendre le téléphérique pour monter plutôt que de descendre en vallée.

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