Les accidents sur les pistes coûtent très vite cher, avec le sauvetage, l'opération ou les soins qui suivent. Ces déconvenues sont-elles des affaires lucratives, alors que les hôtels et les appartements de vacances des stations de ski sont bien remplis?
Étonnamment, non. Parce que les amateurs de sports d'hiver ne paient pas tous leurs factures. Ou pire encore, ils se font secourir et soigner sous un faux nom avant de prendre la poudre d'escampette.
Les dindons de la farce sont les services de secours, les médecins et les hôpitaux de montagne. Les cas s'accumulent et, à la fin, c'est beaucoup d'argent qui manque dans la caisse, rapporte le «Tages-Anzeiger». En plus (particularité suisse), il n'est pas obligatoire de prouver qu'une assurance peut prendre en charge ses frais pour être admis en tant que patient.
Sur le ski
200 cas par an rien que dans le Haut-Valais
À l'hôpital cantonal des Grisons, 200'000 à 500'000 francs facturés ne sont pas payés chaque année. Le groupe hospitalier de l'Oberland bernois FMI, qui exploite des établissements à Frutigen, Meiringen et Interlaken, doit même amortir en moyenne sur plusieurs années 4% de toutes les factures envoyées à l'étranger, comme le précise le rapport. Le Centre hospitalier du Haut-Valais, avec ses sites de Viège et Brigue, doit faire appel, dans 200 cas, à un bureau de recouvrement.
Grâce à cela, les deux hôpitaux reçoivent tout de même leur argent dans la moitié des cas environ. Mais cela est «pratiquement impossible» pour les habitants des pays d'Europe de l'Est et des pays arabes, peut-on lire dans le «Tages-Anzeiger». Chose étonnante: des Suisses figurent également sur la liste des mauvais payeurs. Surtout dans les cas où les coûts dépassent la limite prise en charge par l'assurance de base.
Le nombre de cas augmente
C'est essentiellement dans les Grisons et en Valais que ces cas sont en augmentation. Rien qu'à Coire, deux personnes s'occupent du recouvrement des factures non payées. Dans le Haut-Valais, ce sont un peu plus de trois postes à 100% qui sont consacrés à cette tâche.
À noter que les sauveteurs aériens de la Rega et d'Air Zermatt doivent aussi composer avec des incivilités similaires.