«Il a foncé volontairement, cette détermination fait froid dans le dos», a affirmé lors de ses réquisitions la procureure, décrivant une «scène ahurissante digne de Mad Max». Elle avait requis une peine de sept ans de prison contre le Britannique de 53 ans, incarcéré depuis octobre 2022.
Les faits ont eu lieu à Vidaillat, un petit village de la Creuse, où le prévenu s'était installé en 2015 pour monter un élevage de chiens «beagles» avec sa compagne. Dix ans auparavant, il avait été condamné au Royaume-Uni à la prison à perpétuité pour enlèvement, tromperie et vol. Il se faisait notamment passer auprès de femmes pour un espion du MI5, le service de renseignement intérieur britannique. Il a été libéré en 2009 après l'invalidation de sa condamnation pour enlèvement par une cour d'appel.
Le jour des faits, des gendarmes intervenaient sur arrêté préfectoral pour évacuer son élevage de chiens jugé illégal en raison de mauvaises conditions sanitaires. L'homme s'est présenté à eux au volant d'une voiture, puis, après une discussion calme dans un premier temps, il a démarré en trombe, percutant une première gendarme, puis un autre qui est projeté sur le pare-brise pendant plusieurs mètres.
«J'ai paniqué»
Celui qui se fait appeler David Hendy a été interpellé en Belgique après huit jours de cavale. Se défendant seul, sans avocat, il a expliqué jeudi à son procès avoir «paniqué». Pendant des années, les voisins avaient alerté les autorités sur ce couple singulier qui éveillait leurs soupçons, avec une femme cloîtrée chez elle et mutique.
Déterminés à mener leur propre enquête, ils se sont aperçus en 2018 que David Hendy est en réalité Robert Hendy-Freegard et tombent des nues en découvrant le passé de leur voisin en faisant des recherches sur Internet.
Grâce à une série-documentaire diffusée sur Netflix, «The Puppetmaster: leçons de manipulation», ils réussissent à retrouver la trace des enfants de Sandra Clifton, qu'ils soupçonnent d'être sous l'emprise de son conjoint.
Selon l'expertise psychologique dressée au procès, le prévenu ne souffre d'aucune maladie mentale, ni déficience intellectuelle, mais présente une «personnalité pathologique qui cherche à manipuler et contrôler autrui», se positionnant toujours en victime, incapable de se remettre en question. Sa compagne, quadragénaire, est retournée vivre en Angleterre.