Vous est-il déjà arrivé de vous réjouir à l'idée de recevoir votre colis pour finalement ne jamais en voir la couleur? Cette amère déception devient de plus en plus fréquente car le nombre de vols de colis a explosé ces dernières années. En cause: de nombreux paquets ne rentrent pas dans les boîtes aux lettres, alors les livreurs les déposent devant la maison. Une aubaine pour les voleurs sans scrupules. Certains n’hésitent même plus à se servir directement dans les boîtes à lait.
Pour Barbara Schaffner, conseillère nationale vert'libérale, la solution passe par l’installation de consignes à colis. Elle prévoit de déposer une motion à ce sujet le 21 mars, d'après les informations obtenues en exclusivité par Blick. L'élue veut remplacer progressivement l’obligation de disposer d’une boîte à lait par celle de proposer des consignes sécurisées, notamment dans les ensembles résidentiels. Sa proposition bénéficie déjà d’un large soutien au Parlement.
En effet, d'après l'ordonnance sur la poste, chaque ménage doit disposer d'une boîte aux lettres avec un compartiment pour les colis. «A cause de cette obligation légale, l'installation de consignes entraîne des coûts supplémentaires pour les ménages», explique Barbara Schaffner. Sa motion devrait changer cette situation.
Les consignes ont l'avantage d'être verrouillables et de n'être accessibles qu'avec un code. Le paquet est donc à l'abri des voleurs. De plus, il en faut bien moins qu’il n’existe de boîtes à lait. D'ailleurs sur son site Internet, la Poste recommande une consigne pour cinq à six ménages. Pour les lotissements, des installations avec différentes grandes boîtes conviennent. Cela facilite également la livraison et permet d'éviter des trajets inutiles, des embouteillages et donc des émissions de gaz à effets de serre.
Mauvaise idée selon le Conseil fédéral
Barbara Schaffner avait déjà déposé une interpellation le 20 décembre. Mais le Conseil fédéral était d'avis que «les boîtes à colis verrouillables comme alternatives aux casiers de dépôt ne mènent à rien». Non contente de cette réponse, Barbara Schaffner est aujourd'hui passée à l'étape suivante. Le Conseil national et le Conseil des Etats doivent maintenant décider s'ils acceptent sa motion. Si c'est le cas, le Conseil fédéral devra adapter l'ordonnance sur la poste.
Barbara Schaffner a reçu le soutien du groupe d’intérêts Paketbox Suisse pour sa motion. Cette association regroupe des producteurs de boîtes à paquets en Suisse parmi lesquels Huber AG, Ernst Schweizer AG et Stebler.