«La Tribune de Genève va perdurer: c'est une marque très forte, très pertinente pour la Suisse romande et évidemment pour le canton et la Ville de Genève», a déclaré mercredi Jessica Peppel-Schulz. Le titre existera sous forme papier et sous forme numérique, comme par le passé, a ajouté la directrice générale de Tamedia.
Fin août, Tamedia, filiale de TX Group, a annoncé la fermeture de deux centres d'impressions à Bussigny (VD) et à Zurich ainsi qu'une taille dans les effectifs des rédactions. Au total 290 postes, dont 90 au sein de ses journaux vont disparaître. Le groupe a annoncé vouloir miser prioritairement sur le 24 Heures en Suisse romande.
Les craintes sont grandes
A Genève, les craintes sont grandes quant à la survie de la Tribune de Genève dans ces conditions. Très inquiet, le gouvernement avait sollicité une rencontre urgente avec Tamedia. Cette réunion a eu lieu mardi, a indiqué la présidente du Conseil d'Etat Nathalie Fontanet dans le 19h30.
«La discussion a été franche, un peu tendue, mais constructive. Elle nous a permis de lever l'ambiguïté sur la disparition programmée de la Tribune de Genève», a indiqué Nathalie Fontanet. «Nos interlocuteurs nous ont donné des assurances sur le fait que leur stratégie comprenait la pérennité du titre dans sa version tant papier que numérique», a-t-elle ajouté.
L'inquiétude demeure toutefois, notamment quant au nombre de licenciements qui n'a pas été précisé et sur ses effets sur un journalisme de qualité, selon Nathalie Fontanet. Le scepticisme est aussi de mise du côté des employés. Interrogé dans le 19h30, Rocco Zaccheo, représentant du personnel, relève «qu'il y a beaucoup de communication là-derrière». «Il y a un plan de restructuration qui va dans la direction diamétralement opposée», a-t-il ajouté.
Les deux syndicats Impressum et Syndicom ont annoncé mercredi soir soutenir le mouvement de débrayage des rédactions de Tamedia qui est prévu jeudi en réponse au silence de la direction de Tamedia. Ils dénoncent «l'opacité totale à laquelle les travailleurs et les travailleuses font face depuis plusieurs semaines».