C'est un quartier résidentiel calme, dans la charmante petite ville de Vevey. Le soleil y brille et les oiseaux y chantent, ce mercredi 20 mars, vers midi. Une image d'Épinal, qui jure avec la raison pour laquelle Blick s'est rendu à cet endroit.
À savoir: le féminicide présumé de Sarah, Veveysanne de 40 ans, qui est décédée dans son appartement dans la nuit du samedi 16 mars, visiblement victime de violences conjugales. Blick s'est rendu sur place pour interroger le voisinage.
Une personne qui vit dans l'immeuble de la victime nous a confié pourquoi elle avait fait venir la police chez Sarah un mois avant le drame, corroborant une information des autorités.
«Connu de nos services»
Pour rappel, l'auteur présumé n'est autre que le compagnon de Sarah, 32 ans, qui a indiqué aux forces de l'ordre avoir blessé sa partenaire au moyen d'un «objet contondant», causant sa mort. Et il y avait de toute évidence un certain nombre d'antécédents.
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Interrogé par Blick mardi, le porte-parole de la police vaudoise David Guisolan avait déclaré: «Ce couple était connu de nos services pour des faits similaires, des disputes de couple. Nos services étaient déjà intervenus à une reprise à cet appartement, pour un événement au sein du couple.» Le Ministère public vaudois a confirmé à son tour que l'homme était connu des services de police pour des faits «similaires», mais pas de meurtre.
«J'ai appelé la police»
Une personne qui habite dans l'immeuble de Sarah (et qui ne souhaite pas révéler son nom et son genre*), a accepté de nous raconter comment et pourquoi elle avait, effectivement, déjà appelé la police environ un mois avant le présumé féminicide. A cause d'une dispute au sein du couple (notre interlocuteur n'était en revanche pas chez lui lors de la nuit du 16 mars, à l'issue fatale).
Notre témoin raconte: «J'ai appelé la police il y a environ un mois, vers 5h du matin. Il y avait beaucoup de bruit dans l'appartement de Sarah pendant un moment, je n'arrivais pas à savoir ce qu'il se passait, au début. J'ai pris mon téléphone lorsque j'ai compris que c'était une dispute. L'immeuble est assez mal isolé»
«C'est surtout lui qui criait»
Qu'est-ce que cette personne a entendu, au juste? «C'est surtout lui qui criait beaucoup, mais j'ai aussi entendu sa voix à elle. Si je devais décrire le ton, je dirais que c'étaient des cris anxieux plus que vraiment violents.»
Une fois que la police est arrivée sur place, la supposée querelle s'était déjà calmée d'elle-même, d'après notre source. «Les agents sont restés discuter avec le couple pendant un quart d'heure, d'après mes souvenirs. Je ne me souviens pas d'une éventuelle autre intervention de police dans cet appartement, mais je ne vis pas ici depuis très longtemps...»
Un autre voisin, qui vit dans l'immeuble juste à côté mais au même étage que Sarah, raconte qu'elle a déjà entendu «crier plusieurs fois» dans cet appartement. D'autres voisins indirects affirment en revanche ne jamais avoir rien vu de «violent» ou de «suspect».
La famille et les féministes rendent hommage
La plupart des habitants du quartier et de l'immeuble de Sarah avec qui nous avons pu nous entretenir décrivent une voisine discrète et polie, qui disait toujours bonjour, mais sans s'attarder à discuter. Une voisine nous souffle: «Cet événement nous a toutes et tous énormément marqués, dans le voisinage. Franchement, on n'est vraiment pas sereins, depuis.»
Sur les réseaux sociaux, les premiers hommages sont rendus. Le frère de Sarah a par exemple posté une série de textes en hommage à sa sœur sur Instagram. La sœur de la victime a également relayé ces postes.
Le collectif de la Grève féministe Riviera a également publié un hommage sur le réseau social de Méta.
*Identité connue de la rédaction.