Dans la nuit du samedi 16 mars 2024, vers 2h30, la Centrale vaudoise de police (CVP) recevait un appel tragique. Une femme gisait inanimée dans son appartement de Vevey, visiblement victime de violences conjugales.
Malgré l'intervention rapide des secours, qui ont tout tenté sur place, cette Suissesse de 40 ans est décédée. L'auteur présumé, son compagnon de 32 ans, lui aussi suisse, a été arrêté et mis en détention. Sur les lieux, il a indiqué avoir blessé sa compagne au moyen d’un «objet contondant», dans l’appartement qu’elle occupait. Des témoins sont actuellement auditionnés. Le Ministère public ne souhaite pas communiquer la nature de cet objet.
La police était déjà intervenue
«Ce couple était connu de nos services pour des faits similaires, des disputes de couple, répond David Guisolan, porte-parole de la police vaudoise. Nos services étaient déjà intervenus à une reprise à cet appartement, pour un événement au sein du couple.» Le Ministère public vaudois confirme que l'homme était connu des services de police pour des faits «similaires», mais pas de meurtre.
Ces connaissances préalables n'ont pas suffi pour prévenir l'évènement dramatique. «On ne peut pas dire qu'on avait pleinement connaissance de la violence possible de ce compagnon, continue le policier, chef de la section communication et relations publiques. On ne met pas les gens en prison pour un seul fait de violence avérée.»
Trois patrouilles de la Police Riviera, quatre patrouilles de la gendarmerie, les brigades criminelle et scientifique ainsi qu'une ambulance et des médecins légistes ont été mobilisés. Une enquête a été ouverte. Elle devra notamment déterminer si les «conditions d'un féminicide» sont remplies.
Le point sur les féminicides
L'agence télégraphique suisse (ATS) rappelle que l'année 2023 avait été marquée au printemps par deux féminicides vaudois au couteau en quatre jours. Un à Lausanne et l'autre à Vevey déjà. En mai, la justice vaudoise condamnait un homme de 32 ans à quatorze ans de prison ferme pour assassinat. Il avait étranglé son amie, mère de trois jeunes enfants, en 2018 à Yverdon-les-Bains.
Fin mai dernier, la présidente du Conseil d'État vaudois Christelle Luisier avait annoncé que le Canton avait mandaté l'Université de Lausanne (UNIL) pour mener une étude sur le suivi des violences domestiques en terres vaudoises. Le rapport est attendu en 2024.