Le tableau est sombre sur le front du coronavirus. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé mercredi plus de 10'000 nouvelles contaminations au SARS-CoV-2. Près de 140 personnes ont été hospitalisées et les patients Covid se multiplient dans les unités de soins intensifs du pays.
Quant au taux de vaccination, il stagne à environ 67% de la population. Le coprésident du Parti socialiste (PS) a décidé de réagir. Il compte interpeller la Confédération et les cantons, estimant que ceux-ci devraient intensifier leur campagne d'information sur le Covid.
Pour ce faire, l'Argovien aimerait mettre un nouvel instrument entre leurs mains. Il plaide pour que les autorités puissent convoquer toutes les personnes non vaccinées à un entretien de conseil scientifique avec un expert. Pour des raisons de protection des données, cela n'était pas possible jusqu'à présent.
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Prise de contact directe avec un expert
Le socialiste dit recevoir de nombreux courriers de personnes non vaccinées qui se sentent abandonnées avec leurs craintes et leurs questions. «Dans ce genre de cas, une affiche de promotion pour la vaccination sur le mur de la gare n'aide pas vraiment. Dialoguer avec des spécialistes le pourrait», explique-t-il.
Des expériences similaires déjà effectuées dans d'autres pays démontrent qu'une prise de contact directe avec un expert est efficace. «Le mieux serait de se voir proposer directement deux ou trois rendez-vous», dit le coprésident socialiste.
Il compte déposer une proposition dans ce sens dès jeudi, lors de l'examen de la nouvelle loi Covid-19 au Conseil national. Cédric Wermuth veut faire en sorte que les autorités compétentes puissent «contacter directement les personnes qui ne sont pas encore vaccinées pour les informer et les inviter à recevoir du conseil au sujet de la vaccination».
Participation volontaire
La prise de contact serait effectuée par les caisses maladie, car celles-ci savent, sur la base de leurs factures, quels assurés sont vaccinés ou non. Une fois utilisées, ces données seraient effacées, assurant ainsi leur protection.
«Bien sûr, on ne peut pas obliger quelqu'un à aller à ces rendez-vous, souligne Cédric Wermuth. Les personnes qui désireraient s'inscrire le feraient sur une base volontaire.» Il ne veut pas non plus obliger les autorités à lancer de telles invitations. «La Confédération et les cantons pourraient recourir à cette possibilité sans y être obligés.»
Éviter la scission
Le coprésident du PS est toutefois conscient que même si ces mesures sont acceptées, elles ne permettront pas de briser la cinquième vague. «Il est effectivement trop tard pour casser la nouvelle vague avec l'aide de la vaccination, même si la dose de rappel est importante.»
Cependant, il juge que des offres de conseil scientifique adaptées pourraient permettre de diminuer la scission au sein du peuple. «Je ne veux pas voir une pression politique se mettre en place en faveur d'un durcissement pour les personnes non vaccinées. Je veux éviter cela», assène le politicien socialiste.
Et de rajouter: «La patience de beaucoup de ceux qui se sont fait vacciner est sur le point de s'épuiser.» Pour lui, c'est donc clair. «Ce que je propose ici est, en quelque sorte, une dernière tentative de compromis», explique-t-il. En espérant qu'un maximum de personnes saisissent cette ultime main tendue.
(Adaptation par Alexandre Cudré)