Quel bordel, ce passage en coup de vent de Ronaldinho à Genève! Ce dimanche 23 juin, l’ex-star du foot brésilien a brièvement montré le bout de son nez dans le quartier de l’Étang, à Vernier. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu.
Les rares chanceux à avoir pu se prendre en selfie ou avoir un autographe se comptent sur les doigts d’une main. L'organisation n'a pas su contenir une foule déchaînée, qui a passablement chahuté l'ancien champion du monde brésilien.
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Mais remontons le fil de cette après-midi, lors de laquelle il a fallu s’accommoder de la transpiration de ses voisins. Déjà, qu’est-ce que «Ronnie» foutait là? Si l’ancien champion du monde a pris l’avion pour Genève, c’est pour inaugurer le premier restaurant qui porte son initiale et son numéro de maillot, le R10 Burger. Blick vous raconte ce fiasco.
Sécurité à rude épreuve
Il est 15h30, près de 4’000 personnes à se masser aux abords du restaurant, une demi-heure avant l’arrivée prévue de R10. Certains sont venus depuis Neuchâtel et sont présents «depuis 10h00 du matin». Bon nombre est issu de la large communauté brésilienne de Genève et de ses environs.
Pour contenir la foule, de fines barrières métalliques entourent la terrasse du burger. Tous espèrent obtenir une photo ou au moins un autographe de leur idole. Des moins jeunes se sont même armés de leur escabeau, dans l’espoir d’apercevoir le Ballon d’Or 2005.
Dans l’enceinte, c’est le Brésil. D’un côté, des familles à table qui dînent encore, alors que d'immenses morceaux de bidoche cuisent sur les grills. De l’autre, des VIP profitent de la musique, des danseuses ornées de plumes et des amuse-bouche à la sauce brésilienne.
Prêts à tout pour un selfie
On apprend que l'invité d'honneur sera en retard. On s’y attendait un peu, vu la réputation de l'artiste. Mais un constat s'impose: la sécurité laisse songeur.
Les barrières à taille de hanches tanguent dangereusement. Seule une poignée de gros bras encadrent la foule qui grandit à vue d'œil. Certains gamins pressés contre les grilles qui entourent la terrasse tentent de nous corrompre à coup de billets de 10 euros, ou d’AirPods. Notre accréditation «presse» fait des envieux.
Darwin Mukyen, gérant de l'enseigne, prend une première fois le micro. «Écartez-vous des barrières, lance-t-il. Si Ronaldinho ne vient pas, c’est à cause de vous!» Enfin, la rumeur enfle, l’excitation monte: Ronaldinho a atterri et arriverait dans dix minutes. Les plus téméraires enjambent aisément les barrières. «On est prêt à tout pour un autographe ou une photo. C’est la légende du foot», nous confie l’un d’eux.
«Il faut qu’une voiture puisse passer. Les autorités interdisent pour le moment l’accès à la place», annonce Darwin Mukyen au micro. Les organisateurs tentent de créer un couloir de sécurité, sans agents ni barrières. Ils demandent à des fans surexcités de rester calmes si Ronaldinho passe devant eux. Ambitieux.
Coucou et puis c'est tout
Finalement, ça y est. La foule hurle à l’arrière du restaurant. Ronaldinho arrive par l’entrée des artistes. Autour de la voiture et de la star brésilienne, c’est l’émeute. «J’ai cru que mes côtes allaient exploser», détaille après la cohue notre photographe amusé. «Je n’ai jamais vu ça en 20 ans de métier.»
L'ex-ailier de Barcelone entre enfin dans son restaurant. Toutes les entrées de l'établissement sont assaillies. Seule la presse, une poignée de VIP et d'influenceurs sont autorisés. Ronaldinho n'a pas l'air dans son assiette. Il ne fera pas long et ne sortira même pas sur l'esplanade prendre un bain de foule.
Il fera bien un coucou rapide, depuis le balcon de l’étage du dessus, avant de partir — exfiltré en toute discrétion. De quoi faire de nombreux déçus. Le croyant toujours à l'intérieur, la foule continue sa pression. La sécurité débordée s’énerve contre des enfants: «Je vais en prendre un, et avec, je vais taper sur l’autre», s’emporte l’un des gros bras.
«C’est la honte!»
Le gérant sort d'un pas déterminé. Il se saisit (encore) du micro et annonce la fin de la partie. «La police nous a obligé d’annuler, déclare-t-il sous les sifflets. Vous pouvez huer autant que vous voulez, je vous demande pardon. Il n'y a plus de Ronaldinho pour aujourd’hui.» La fête est finie. Même la musique s’arrête.
«C’est la honte! Vous faites venir l’équivalent de Maradona avec une organisation d'amateurs», lance un fan déçu à Darwin Mukyen. Le gérant peine à répondre. Autour des barrières, tout le monde est dégoûté: «On est là depuis 11h, c’est triste. Il y a un manque d’organisation. Ils ne devaient pas s’attendre à autant de monde », lancent Ismaël et Georgiana, maillots du Barça sur les épaules.