Les prix des médicaments contribuent largement aux coûts de la santé: ils représentent environ un sixième de toutes les dépenses du système de santé. C'est bien trop, si l'on en croit le surveillant des prix Stefan Meierhans. Ce dernier dénonce régulièrement le fait que les prix des médicaments en Suisse sont trop élevés.
La directrice de Santésuisse, Verena Nold, est du même avis: «Les médicaments proviennent de la même usine en Inde ou au Pakistan, peu importe qu'ils soient vendus chez nous ou en Allemagne. C'est un pur affaiblissement du pouvoir d'achat», a-t-elle récemment déclaré dans Blick.
La différence de prix avec l'étranger a presque doublé
Et cela n'est pas près de changer. Les prix des médicaments en Suisse sont de plus en plus chers par rapport aux pays voisins. À l'étranger, les assurées paient 8,9% de moins qu'en Suisse pour les médicaments protégés par un brevet. L'année dernière, le taux était de 5,4%. Pour les préparations originales dont le brevet a expiré, la différence avec l'étranger s'est également accentuée. Elles sont aujourd'hui 14,3% plus chères en Suisse. En 2023, leur prix était 10,8% supérieur.
C'est ce qui ressort de la comparaison des prix à l'étranger réalisée cette année par l'association Interpharma et Santésuisse. Les prix de fabrique en Suisse ont été comparés à ceux de la Belgique, du Danemark, de l'Allemagne, de la Finlande, de la France, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de l'Autriche et de la Suède.
Le franc fort coupable de cette différence
Les différences de prix des génériques et des biosimilaires sont restées relativement stables. Ces derniers sont respectivement 45,3% (en 2023: 45,5%) et 29,9% (en 2023: 27,5%) moins chers à l'étranger. Les biosimilaires sont des produits d'imitation de médicaments fabriqués à partir de substances biologiques. L'insuline, les anticorps, les vaccins et les produits sanguins en sont des exemples typiques.
Selon Interpharma, la raison de cette augmentation des différences pour les préparations originales est le franc fort. «A taux de change constant, la différence de prix avec l'étranger n'est plus que de deux points de pourcentage», explique le directeur d'Interpharma René Buholzer. Selon lui, les prix sont aujourd'hui fixés au niveau européen.
La directrice de Santésuisse Verena Nold exige néanmoins des politiques d'agir: «Nous attendons de la Confédération qu'elle prenne des mesures immédiates et, surtout, qu'elle ramène les prix excessifs des génériques au niveau européen. Au total, il est possible d'économiser plus de 1,3 milliard de francs par an sur les médicaments, sans aucune perte de qualité.»