Une dispute avec son propriétaire est désagréable pour tout le monde. Mais pour Gert Kind, originaire du Haut-Valais, cela a mis sa vie en danger.
Pour le dégoûter de son domicile et le forcer à quitter les lieux, le propriétaire a coupé l'Internet sans le prévenir. Le problème, c'est que le senior est tributaire d'un bouton d'urgence en raison de problèmes médicaux. Ce dernier lui permet d'appeler l'ambulance en cas de nécessité. Mais ce dispositif ne fonctionne pas sans Internet!
Le retraité est sous le choc. «Mon propriétaire se fiche complètement de savoir si je vais survivre, lance-t-il à Blick. Tout ce qui l'intéresse, c'est l'argent.» Fin avril 2023, Gert Kind a eu un premier infarctus grave. «J'ai dû être réanimé.» Puis, l'enfer recommence. L'homme, âgé de 66 ans, est victime d'un nouvel infarctus. Et il en ressent encore les conséquences aujourd'hui. «Je vais en rééducation chaque semaine, je dois prendre ma tension toutes les deux heures et avaler des médicaments tous les jours.»
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Soudain sans bouton d'urgence
A cause de tout cela, Gert Kind porte toujours sur lui un bouton d'urgence. «Sans lui, je n'arriverais pas à appeler l'ambulance en cas d'urgence.» Mais cette assurance-vie est pour l'instant inutilisable, car le propriétaire a débranché Internet.
Lorsque Gert Kind a remarqué l'absence de réseau, il aurait appelé son propriétaire. «Il a refusé de le remettre en marche.» C'est pourquoi le retraité a envoyé une requête au tribunal de district de Leuk & Westlich-Raron, dans laquelle il demande que le Wifi soit immédiatement rétabli. «Comme cela n'a rien donné, j'ai trouvé une solution avec mon opérateur de téléphonie mobile.» Des frais supplémentaires pour lesquels Gert Kind n'a pas d'argent.
Seulement 500 francs de loyer autorisés
Presque toute sa vie, Gert Kind a travaillé comme menuisier indépendant et a ainsi nourri sa famille de sept. Mais après ses crises cardiaques, il a été contraint de fermer son entreprise. «J'arrive tout juste à monter les escaliers de la maison.» Comme il était proche de l'âge de la retraite, il a commencé à regarder pour l'AVS. «Je suis de nationalité allemande, c'est pourquoi les conditions sont compliquées.»
Gert Kind a d'abord été soutenu par le service social de sa commune de résidence – à hauteur de 2350 francs par mois. «Cela suffisait tout juste», explique le retraité. Dans une lettre, la commune a toutefois averti que ce n'était qu'une solution temporaire, car le loyer d'un ménage local d'une personne ne doit pas dépasser 500 francs. Or, le loyer de Gert Kind s'élève à 1250 francs. Depuis mai, il perçoit une rente AVS de plus de 1600 francs. «Comme mon loyer est trop élevé, je ne jouis pas de prestations complémentaires.»
Il a déjà essayé de trouver un appartement moins cher. «Mais pour 500 francs… c'est presque impossible.» Il a donc proposé à son bailleur de vider l'atelier ainsi que l'appartement du rez-de-chaussée et de ne louer que le plus petit appartement du premier étage pour les 500 francs. «Mais il ne veut rien savoir. Il veut simplement que je sorte d'ici le plus vite possible pour pouvoir louer la maison à des touristes.»
Et pour cause! Le propriétaire en question met actuellement à louer six appartements de vacances dans la région. Loyer mensuel: entre 4000 et 13'000 francs.
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Un mois pour déménager
Fin juillet, le bailleur a envoyé une lettre de résiliation: Gert Kind doit quitter son domicile fin août. Certes, le contrat prévoit un délai de préavis d'un mois, mais le délai minimum légal de résiliation d'un appartement en location est de trois mois.
Gert Kind souhaite aussi quitter son logement le plus vite possible. «Après tout ce qui s'est passé, je ne me sens tout simplement plus à l'aise ici.» D'autant plus que la maison est «un taudis». Lors de notre échange, Blick a pu constater ses dires: le foyer de Gert Kind est tout sauf accueillant. Des chauffages qui ne fonctionnent pas, une machine à laver en panne, des trous dans les murs, de la moisissure dans la cave et un escalier dangereux.
La plupart des installations étaient déjà dans cet état avant son emménagement en 2020, selon Gert Kind. «Mon propriétaire n'a cessé de me faire patienter. Il espérait sans doute que je finirais par réparer moi-même les choses.» Ce qu'il aurait notamment fait pour les portes manquantes. «Mais maintenant, j'en ai assez. Dès que je trouve un nouvel appartement, je m'en vais.»
Le propriétaire de Gert Kind n'a pas réagi à la demande de Blick.