Un cygne traverse en nageant le camping de Gampelen (BE) au bord du lac de Neuchâtel. Sandie Gilomen, une vacancière de 69 ans originaire de Liebefeld (BE), pagaie sur son paddle pour dépasser l’animal et rejoindre sa caravane inondée. «L’auvent était tout neuf. Nous n’avons jamais pu nous asseoir dedans, et maintenant il y a environ 30 centimètres d’eau. Au moins, il fait encore sec à l’intérieur de la caravane», rapporte cette femme d’origine australienne. «C’est vraiment dommage. Tout ce qui était sur le sol est maintenant brisé.»
La Bernoise examine les dégâts. Elle se réjouissait de passer ses vacances au camping mais elle va devoir changer ses plans. Essayer de nettoyer l’endroit la décourage: «Le nettoyage n’aide pas vraiment. Je pense que tout ce que nous pouvons faire pour le moment est d’attendre que l’eau s’évacue naturellement.»
«Espérons que le niveau du lac ne grimpe pas de 20 centimètres»
Thomas Schaflinger, originaire de Bâle, fait le même constat. Avec son épouse Trudi, il a profité de ses vacances au camping du TCS jusqu’à samedi. Les vacanciers ont alors été priés de quitter les lieux. «Nous n’avons emporté que le strict nécessaire, car nous avions prévu de pouvoir revenir ici dans une semaine. Mais cela ne sera probablement pas possible», explique le spécialiste en assurances à la retraite, en pataugeant dans l’auvent inondé.
Normalement, le couple passe presque tout l’été dans sa caravane sur le lac de Neuchâtel, à faire des excursions et à sortir en bateau. «Nous venons ici depuis 47 ans maintenant», dit l’homme de 78 ans. «Mais je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça pendant toutes ces années, et ça fait mal au cœur de voir ça.» Il essaie de rester optimiste pour l’avenir: «Nous espérons seulement que le lac ne va pas monter encore de 20 centimètres de plus. Si c’est le cas l’eau coulerait aussi dans notre caravane, et elle serait probablement bonne pour la casse.»
Une catastrophe pour les personnes touchées
Que l’eau ne monte pas plus haut, c’est aussi ce que souhaite le gérant du camping, Michael Affolter. «Le niveau du lac continue de monter, mais pas de façon aussi extrême. Nous espérons simplement qu’il va bientôt stagner», dit-il. Mais pour certaines caravanes, il est déjà trop tard, elles ont été inondées: «Il suffit que l’eau touche le dessous de la carrosserie pour que la caravane commence à pourrir ou à moisir. Les caravanes concernées devront probablement être détruites directement. C’est un désastre pour ces personnes, dont beaucoup n’ont même pas d’assurance.»
Difficile pour le directeur de se prononcer sur une potentielle ouverture du camping: «Il est vraiment très difficile de faire des prédictions. Nous prenons les choses au jour le jour maintenant.»