Brigitte Hauser-Süess défend son luxueux mandat de conseillère de Viola Amherd
«Devons-nous, nous les femmes, travailler gratuitement?»

Près de 100'000 francs en trois mois: c'est ce qu'a touché Brigitte Hauser-Süess, conseillère de la présidente de la Confédération Viola Amherd. Désormais, la «conseillère la plus influente de la Berne fédérale» prend sa retraite. Et défend ses honoraires.
Publié: 26.12.2024 à 20:04 heures
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Dernière mise à jour: 08:14 heures
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Brigitte Hauser-Süess, la collaboratrice personnelle de la conseillère fédérale Viola Amherd, serait en fait déjà à la retraite.
Photo: Pascal Mora
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Céline Zahno

Brigitte Hauser-Süess est considérée comme la plus proche conseillère de la ministre de la Défense Viola Amherd. La Valaisanne est également surnommée «la conseillère la plus influente de la Berne fédérale». La collaboratrice personnelle de la présidente de la Confédération a en fait atteint depuis longtemps l'âge officiel de la retraite. En septembre, elle a fêté son 70e anniversaire et a ainsi dépassé la toute dernière limite d'âge pour les employés de la Confédération.

Mais Viola Amherd ne voulait pas laisser partir Brigitte Hauser-Süess au milieu de son année de présidence. Elle s'est donc mise d'accord avec sa collaboratrice de longue date sur un mandat de conseillère jusqu'à la fin de l'année. Le mandat coûte au contribuable 1140 francs par jour, comme l'a révélé la «NZZ». Et l'affaire a fait grand bruit. «Brigitte Hauser-Süess est ainsi probablement la conseillère du Conseil fédéral la mieux payée de l'histoire», assurait le journal. 

Jalousie, malveillance et incompréhension

Peu avant que Brigitte Hauser-Süess ne quitte définitivement l'entreprise fédérale, elle s'est exprimée pour la première fois sur la polémique auprès du «Walliser Bote». «Cela m'a blessée. Les déclarations étaient fausses et hors contexte», a-t-elle déclaré. Car tous les collaborateurs personnels des sept Sages font partie de la même classe de salaire. Elle ne gagne ni plus, ni moins que ses collègues.

Elle estime avoir été victime de jalousie, de malveillance et d'incompréhension. La Suisse n'est toujours pas prête pour les femmes qui gagnent bien leur vie, estime-t-elle, convaincue que les choses auraient été très différentes avec un homme: «Devons-nous, nous les femmes, travailler gratuitement?».

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Devons-nous, nous les femmes, travailler gratuitement?
»

En effet, le reportage de la «NZZ» a provoqué l'indignation du département de Viola Amherd. Le journal aurait établi des calculs erronés et tiré des conclusions hâtives. La conseillère personnelle recevrait le même salaire qu'auparavant.

Le mandat de Brigitte Hauser-Süess s'élevait à 97'000 francs pour trois mois. Il s'agit toutefois d'un plafond de coûts pour ce contrat de services. Et il faut tenir compte du fait que les honoraires comprennent généralement toutes les dépenses, y compris les prestations sociales, les frais et les jours de vacances.

Brigitte Hauser-Süess n'est pas un cas isolé

Le contrat de Brigitte Hauser-Süess n'est pas un cas isolé: comme l'a révélé Blick, le département de la défense de Viola Amherd adoucit également la retraite d'autres ex-top-cadres, grâce à des mandats de conseil lucratifs.

L'ancien chef de l'armée de l'air, Aldo C. Schellenberg, a récemment reçu de somptueux honoraires de conseil de son ancien employeur. Jörg Annaheim, ancien vice-directeur de l'Office fédéral du sport, a également été engagé comme conseiller.

Chaque année, la Confédération dépense davantage d'argent pour des conseils externes. Rien qu'en 2023, cela représentait 184 millions de francs, comme l'a rapporté la «NZZ am Sonntag». Selon ce rapport, le département de la défense est en tête avec 54 millions. Suivent le département des transports du conseiller fédéral UDC Albert Rösti avec 52 millions et le département de l'intérieur de la magistrate socialiste Elisabeth Baume-Schneider avec 28 millions.

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