Le tabac et l'alcool créent une dépendance et sont nocifs. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils sont interdits aux enfants et aux adolescents. «Il en va de même pour certains algorithmes des réseaux sociaux, c'est pourquoi nous devons également introduire des contrôles d'âge dans ce domaine», estime le conseiller national des Vert-e-s Gerhard Andrey.
L'État américain de Floride a déjà pris les devants et a adopté une interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 14 ans. En Allemagne également, des politiciens bourgeois se sont récemment prononcés en faveur d'une interdiction pour les moins de 13 ans. Les politiciens suisses passent désormais à l'action.
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Les plateformes doivent être réglementées
Miser simplement sur la promotion de l'éducation aux médias et la responsabilité individuelle ne suffit pas dans le cadre de l'utilisation des réseaux sociaux, estime l'entrepreneur en informatique Gerhard Andrey. Mais la solution devrait être plus nuancée qu'une simple interdiction: les plateformes devraient être tenues de protéger les plus jeunes.
Par exemple, les algorithmes créant une dépendance ne devraient pas être utilisés par les jeunes. Cette mesure serait possible grâce à un meilleur contrôle de l'âge. Gerhard Andrey fait référence à l'E-ID, un moyen d'identification électronique, qui fait actuellement l'objet d'une nouvelle tentative au Parlement. Elle permettrait d'imposer un contrôle de l'âge tout en préservant l'anonymat des utilisateurs.
Dans le cadre de l'E-ID, Gerhard Andrey s'engagera pour la mise en œuvre technique d'une telle protection de la jeunesse – si nécessaire en déposant des interventions.
Le conseiller national vert lui-même s'est quelque peu distancié des réseaux sociaux ces derniers temps, car la qualité a diminué. «Même s'ils permettent de faire des choses super passionnantes, je trouve aussi regrettable le temps que de nombreux jeunes perdent sur ces quelques centimètres d'écran.»
Informer contre l'addiction numérique
Le conseiller national PLR Andri Silberschmidt s'est fixé une limite quotidienne d'une heure pour Instagram et autres réseaux sociaux – qu'il atteint toutefois rarement. Selon lui, de telles solutions numériques sont plus efficaces que les interdictions. «Les réseaux sociaux sont certes une sorte de drogue numérique. Mais une interdiction ne suffit pas pour relever ces défis».
On ne peut pas tout déléguer à l'État et aux écoles. Au lieu de cela, les jeunes utilisateurs numériques et les parents doivent être davantage informés des risques liés aux réseaux sociaux. Ces derniers ne sont pas mauvais en soi, selon le conseiller national PLR.
Les réseaux sociaux, une nouvelle matière scolaire?
Sur ce point, il est d'accord avec la conseillère nationale PS Farah Rumy: «On a des possibilités d'être créatif et de se mettre en lien avec d'autres. Quand j'étais jeune, j'aimais par exemple jouer aux échecs avec mon amie sur une application», explique-t-elle.
Elle ne croit pas non plus à une interdiction. Les smartphones font partie de notre vie, elle s'en rend compte en tant qu'enseignante à l'école professionnelle. Les compétences développées sur les réseaux sociaux doivent être clairement encouragées: «Pour cela, il faut une matière scolaire pour apprendre à utiliser ces médias.»