L'État américain de Floride veut bannir les jeunes de moins de 14 ans des réseaux sociaux. Une loi en ce sens a été votée en mars. Elle contraint les exploitants de plateformes «addictives» à supprimer tous les comptes des jeunes d'ici 2025. Les jeunes de 14 et 15 ans pourront être actifs sur les réseaux sociaux si leurs parents donnent leur accord écrit.
Cette nouvelle loi est la plus ambitieuse à ce jour aux Etats-Unis, mais elle n'est pas la seule. Dans le monde entier, des pays visent des mesures plus strictes. En Grande-Bretagne, les ministres envisagent même d'interdire la vente de smartphones aux moins de 16 ans. Voici un aperçu des réglementations aux Etats-Unis, dans l'Union européenne et en Chine.
Etats-Unis
L'utilisation de la plupart des réseaux sociaux n'est autorisée qu'à partir de 13 ans. Mais les contrôles d'âge sont en grande partie faciles à contourner. Sur TikTok, les utilisateurs peuvent indiquer eux-mêmes leur âge, sans vérification par la plateforme.
Les pays du monde entier veulent réglementer plus strictement les plateformes. Rien qu'aux Etats-Unis, plus de 140 projets de loi sur l'utilisation des réseaux sociaux sont en suspens dans au moins 30 États en 2024. Des propositions circulent également au Congrès américain, notamment une interdiction des algorithmes «addictifs» pour les mineurs. Toutefois, ces projets sont bloqués, car les groupes technologiques s'y opposent.
Certains États comme l'Arkansas, l'Ohio ou l'Utah ont adopté des lois similaires à celles de la Floride. Des groupes comme TikTok et Meta ont à leur tour intenté une action en justice, raison pour laquelle les lois sont suspendues. Les experts supposent que les géants de la technologie porteront aussi plainte en Floride.
Union européenne
Depuis l'année dernière, les grandes entreprises tech de l'UE sont tenues de respecter le Digital Services Act (DSA). En février dernier, l'UE a étendu cette loi, en mettant notamment l'accent sur la protection des mineurs. Les enfants ne doivent pas être ciblés par des publicités personnalisées. Les parents doivent avoir la possibilité de restreindre l'accès à Internet de leurs enfants dans les applications.
En outre, les plateformes doivent présenter un «système de vérification de l'âge». La manière dont cela doit se faire reste ouverte. En effet, une vérification de l'âge pour tous les utilisateurs pourrait violer les droits de protection des données. L'UE discute encore de «solutions acceptables» pour prouver l'âge de manière anonyme.
Les États membres peuvent adapter certains règlements de l'UE ou adopter d'autres directives. La France veut introduire une interdiction sur le modèle de la Floride. En Allemagne, la CDU (Union chrétienne-démocrate d'Allemagne) demande la même chose.
Chine
En Chine, la loi contrôle ce qui peut être montré aux enfants et aux adolescents sur les réseaux sociaux. L'utilisation quotidienne des services en ligne est limitée dans le temps et doit être encore durcie, notamment à un maximum de 40 minutes par jour pour les enfants de moins de huit ans.
Les autorités chinoises justifient ces mesures par la «protection des mineurs». Mais il s'agit également de consolider l'idéologie des enfants. Par exemple, en transmettant sur les plateformes des «valeurs fondamentales socialistes». Les réseaux sociaux étant étroitement surveillés en Chine, les autorités peuvent plus facilement mettre en œuvre de telles mesures.