L'automne, les frimas, la pluie. Heureusement, quand il fait nuit à 16h, une jolie boîte ronde au doux parfum réchauffe les cœurs et les esprits: le vacherin Mont-d'Or. Mais voilà, un projet de loi européen menace son enveloppe de bois et envisage de la remplacer par du plastique recyclé dès 2030.
Ce méfait fromager a pour origine un texte de la Commission européenne qui vise à harmoniser les règles sur l'emballage de produits de grande consommation à l'échelle du continent, écrit «Le Figaro». Il répond à une demande des industriels qui doivent jongler entre les différentes législations nationales.
Boîte en bois française contre plastique chinois
Une des mesures principales serait de rendre tous les emballages recyclables d'ici à 2030. Là où les choses se corsent pour le camembert ou le Mont-d'Or, c'est que leurs boîtes en bois n'ont pas de filière de recyclage. En France, 2000 personnes travaillent pour produire ces boîtes, mais cela coûterait trop cher de créer une chaîne de recyclage.
La proposition a fait hurler l'ancien patron du CAC40, le principal indice boursier de la Bourse de Paris, reconverti dans la construction en bois. «La boîte en bois -bas carbone, légère, biodégradable, fabriquée en France- est meilleure pour la planète que le plastique issu de pétrole saoudien, transformé en Chine avec de l’électricité au charbon, et qui finira dans l’océan», tempête Guillaume Poitrinal.
Le texte n'a pour l'instant pas été voté par le Parlement européen. Et «moins encore», écrit le quotidien, entériné par la France. La mise en application de cette loi pose des problèmes gastronomiques. En effet, le cerclage en épicéa du Mont-d'Or est indissociable du cahier des charges de l'appellation d'origine protégé.