«Les missions de maintien de la paix sont un instrument essentiel de ce Conseil pour la paix et la sécurité dans le monde», a estimé la cheffe du Département fédéral de la défense, des sports et de la protection de la population (DDPS). Elle a relevé leur importance en Afrique et annoncé la volonté de la Suisse d'utiliser son mandat dans l'organe le plus puissant de l'ONU pour augmenter la collaboration avec cette région.
«Nous comptons mettre à profit notre mandat au Conseil pour travailler encore plus étroitement» avec cette région, a-t-elle ajouté. Elle a salué les efforts africains pour une paix en Afrique. Actuellement, la plupart des missions de la paix onusiennes, dont la première a été lancée il y a 75 ans, sont actives dans cette région. Or, 13 des 20 pays qui les alimentent le plus en soldats sont africains.
Il faut «un financement prévisible, durable et flexible» pour les missions, notamment celles de l'Union africaine (UA), a également dit la ministre de la Défense en présidant ce briefing sur l'Afrique. Elle a salué la proposition d'utiliser des contributions obligatoires des Etats membres pour cet objectif.
Mais elle a mis en garde aussi les forces de sécurité, les enjoignant à honorer le droit international humanitaire (DIH) et les droits humains pour recevoir des fonds onusiens. Autre requête, les organisations régionales doivent de plus en plus pouvoir piloter elles-mêmes leurs opérations de paix, aussi bien en termes opérationnels que financiers. Et Mme Amherd a encore appelé à une collaboration efficace entre l'ONU et l'UA.
Trentaine de bérets bleus suisses
De son côté, une haute responsable des Nations Unies a reconnu jeudi le besoin «toujours de plus pressant» de soutenir les opérations de l'organisation africaine. Elle salue aussi les «avancées significatives» de l'UA sur celles-ci depuis quelques années.
La Suisse participe depuis un peu plus de 30 ans aux opérations de paix de l'ONU, dont elle n'est pas parmi les principaux approvisionneurs, avec une trentaine de bérets bleus. Pour la première fois, depuis fin 2021, l'un de ses ressortissants, le divisionnaire fribourgeois Patrick Gauchat, dirige une de ces missions onusiennes.
Il est à la tête de l'Organisme des Nations Unies pour la surveillance de la trêve au Proche-Orient (ONUST), la plus ancienne d'entre elles. Mais aussi celle qui accueille le plus de Suisses, 13 en plus de leur chef.
Depuis 1948, plus de deux millions de personnes de plus de 120 pays ont participé aux opérations de la paix de l'ONU. Parmi elles, près de 4300, dont trois bérets bleus suisses, sont décédées en accomplissant leur mandat.
Plusieurs hommages
Une infirmière suisse de la Mission de l'ONU au Sahara occidental (MINURSO) avait été victime en 1992 d'un accident. Un pilote était décédé dans les mêmes circonstances, également au Sahara occidental, une année plus tard. La dernière victime suisse remonte à plus de 21 ans lorsqu'un observateur militaire avait été tué dans une chute d'hélicoptère lors d'un vol de patrouille en Géorgie.
Avant et pendant le briefing du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité en Afrique, Mme Amherd a rendu hommage jeudi à plusieurs reprises aux soldats de maintien de la paix tués dans différents pays. Après avoir assisté au dépôt d'une gerbe par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, elle a demandé un moment de silence aux membres de l'instance la plus puissante du système onusien.
Et vendredi, elle doit participer à une exposition photo de l'artiste français JR à Times Square, où se retrouvent jusqu'à 300'000 personnes chaque jour, aux côtés du secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. Son portrait jonchera le sol avec celui de soldats de maintien de la paix, de membres de communautés et d'autres partenaires. La conseillère fédérale doit ensuite discuter avec M. Guterres à l'ONU.