Comme souvent, c'est l'UDC qui a dégainé la première en vue des élections fédérales. Dès l'automne dernier, à un an du renouvellement du Parlement, le premier parti du pays s'en est pris à la «gauche rose-verte destructrice». Une vaste offensive ponctuée par une nouvelle initiative populaire: pour un «développement durable».
Avec ce texte, l'UDC veut renouer avec le succès dans les urnes, presque dix ans après l'initiative contre l'immigration de masse de 2014. Objectif: que la Suisse ne dépasse pas 10 millions d'habitants.
Mais quand l'initiative sera-t-elle lancée? Et que contient-elle exactement? Blick est en mesure de l'annoncer: le chef du groupe parlementaire UDC, Thomas Aeschi, a finalisé le texte avec ses collègues de parti Thomas Matter, Manuel Strupler et Mike Egger.
Les principales revendications: à partir de 9,5 millions d'habitants, le Conseil fédéral doit prendre des mesures dans le domaine de l'asile; et le gouvernement doit revoir les accords internationaux qui ont une influence sur la croissance démographique — ce qui signifierait par exemple renégocier la libre circulation des personnes avec l'UE.
La fin de la libre-circulation?
Si la Suisse dépasse le seuil de dix millions d'habitants, le Conseil fédéral doit ramener le nombre d'habitants sous cette limite dans un délai de deux ans. S'il n'y parvient pas, il devra résilier l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE. Il en irait de même pour le pacte de l'ONU sur les migrations si la Suisse devait y avoir adhéré d'ici là.
Le texte est apparemment déjà à la Chancellerie fédérale pour examen préliminaire. L'UDC veut lancer l'initiative cet été, probablement lors de l'assemblée des délégués début juillet, juste avant le début de la campagne électorale.
Et pourquoi le terme de durabilité figure-t-il dans le titre d'une initiative contre l'immigration? «Plus de gens signifie automatiquement une plus grande consommation de ressources», explique le conseiller national Mike Egger. «Le fait est qu'entre 2001 et 2019, nous avons pu réduire notre consommation d'électricité par habitant de 10,3%, mais que celle-ci a augmenté de 6,4% en chiffres absolus.»
«Nous ne voulons pas devenir Singapour»
La situation est similaire en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre: «Nous avons pu les réduire de plus de 33% par habitant entre 1990 et 2019, mais de seulement 15% en chiffres absolus.»
L'approvisionnement en denrées alimentaires est encore un autre point, explique Mike Egger: «De plus en plus de personnes se retrouvent dans de moins en moins d'exploitations agricoles - dont on exige toujours plus de productivité tout en augmentant l'écologisation. C'est une politique de contradiction exceptionnelle.»
Pour Mike Egger, il est clair que «nous ne voulons pas devenir le nouveau Singapour. C'est pourquoi nous devons réagir maintenant.»