Les chutes de neige à Davos ont failli avoir raison du programme très serré de Viola Amherd. Raison pour laquelle la présidente de la Confédération a d'ailleurs écourté sa conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Une seule solution pour échapper aux conditions météorologiques: se rendre à Davos par le chemin le plus court, en Super Puma.
Après la réception du Premier ministre chinois Li Qiang le matin, puis la rencontre avec Zelensky l'après-midi, un ultime rendez-vous attendait Viola Amherd en soirée: un bref échange avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un hôtel de Davos.
Sur le WEF 2024
Sitôt la conférence de presse achevée, la présidente de la confédération s'est rendue à l'aéroport de Belp, à Berne, où l'attendait le jet du Conseil fédéral, prêt à décoller... Et à bord duquel Blick s'est installé! L'occasion de faire une courte interview pendant les vingt minutes de vol.
Viola Amherd, êtes-vous soulagée de pouvoir souffler un peu?
Oh oui! C'était une journée éprouvante. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu une visite aussi prestigieuse de la Chine. La rencontre avec Li Qiang était importante. Tout comme celle avec Volodymyr Zelensky, d'ailleurs! Or deux réceptions de cette envergure le même jour, ça demande beaucoup de préparation.
Que retiendrez-vous de cette journée?
Certainement l'excellent échange avec le Premier ministre chinois. C'était une discussion très ouverte, extrêmement riche et sérieuse, mais avec néanmoins quelques moments plus légers. Nous avons par exemple parlé du ski en Suisse. Quant à Volodymyr Zelensky, il a été très impressionnant.
C'est-à-dire?
Je suis étonnée de l'énergie qu'il dégage, et ce, après tant de temps passé à diriger un pays en guerre. Je le lui ai dit, d'ailleurs. Il m'a répondu que c'était parce qu'il avait un objectif très clair en tête: la victoire de l'Ukraine. C'est très impressionnant quand on se met à sa place.
Vous avez annoncé aujourd'hui que la Suisse prévoyait d'organiser un sommet pour la paix. Pouvez-vous nous en dire davantage?
L'Ukraine et la Suisse ont convenu d'organiser ce sommet ensemble. L'objectif est que le plus de chefs d'État possible y participent. Dès mardi, nos deux pays commenceront à travailler sur ce projet.
Au cours de votre mandat, prévoyez-vous de vous d'aller à Kiev pour rendre visite à Volodymyr Zelensky?
Il m'a invitée. Nous verrons ce qu'il est possible de faire. Il y a des échanges très intenses entre la Suisse et l'Ukraine. Alain Berset, Ignazio Cassis, Simonetta Sommaruga... de nombreux conseillers fédéraux s'y sont déjà rendus.
Concernant Pékin, la Suisse continuera-t-elle de prendre position concernant la situation des droits de l'homme en Chine? Apparemment, l'avancée de l'accord de libre-échange entre les deux pays dépend aussi de la position de la Suisse sur cette question?
Le respect des droits de l'homme est essentiel pour la Suisse. Nous l'avons évoqué aujourd'hui.
Après un bref échange de regards avec son responsable des médias, Viola Amherd n'en dira pas davantage sur le sujet... C'est un sujet délicat. Pour le reste, la présidente de la Confédération semblait détendue, malgré son programme chargé: jusqu'à jeudi, la présidente de la Confédération assistera au WEF, durant lequel de nombreux rendez-vous l'attendent. Tout en dégustant un pain aux poires, elle a ensuite consulté les publications Instagram que son équipe de communication a postées.
Quels sont vos objectifs à Davos, cette année?
L'Europe, sans aucun doute. Le dossier sur l'UE est crucial pour la Suisse. Et j'aurai ces jours-ci des entretiens importants à ce sujet.
La rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ce soir est donc la plus importante de la semaine?
Très importante, oui. Mais il y a aussi d'autres rendez-vous importants. Je pense notamment aux rencontres prévues avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg et avec le nouveau président argentin Javier Milei.