Plus d'un an après son lancement, les gens font toujours la queue pour l'obtenir: le succès de la MoonSwatch, la coopération entre Swatch et Omega, ne faiblit pas. Et ce, bien qu'un nouveau modèle soit sorti tous les mois. En 2022, Swatch en a déjà vendu plus d'un million d'exemplaires. Le groupe horloger biennois ne souhaite pas encore communiquer de nouveaux chiffres de vente. La production continue cependant d'augmenter mois après mois.
Le concept à succès doit maintenant être étendu à une autre marque de luxe issue du Swatch Group. Le fabricant de montres Blancpain et Swatch l'ont annoncé dimanche: cinq modèles issus de cette nouvelle collaboration seront lancés le 9 septembre. Ils portent le nom des cinq océans de la planète.
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Ils seront donc eux aussi bientôt disponibles en quantité limitée dans les boutiques Swatch du monde entier. Cette démarche a beaucoup profité à la renommée de Swatch et boosté le cours de son action par le passé, mais elle a aussi suscité des critiques. On a régulièrement reproché à l'entreprise de délibérément réduire la disponibilité des MoonSwatch.
Y aura-t-il un nouvel engouement?
On ne sait pas encore à quoi ressembleront exactement les nouvelles montres. Selon le magazine masculin «GQ», leur design devrait s'inspirer de différentes espèces d'escargots de mer. Le logo sur la photo publicitaire donne en outre un indice décisif: ses contours ressemblent à la couronne du classique de Blancpain, Fifty Fathoms. Cette montre de plongée légendaire, apparue pour la première fois en 1953, a été nommée d'après son étanchéité jusqu'à une profondeur de 50 brasses nautiques (91,45 mètres).
Il semblerait donc que Swatch maintienne sa stratégie consistant à calquer ses montres de coopération sur le modèle le plus connu de la marque de luxe. Pour Omega, il s'agissait par exemple de la Speedmaster, portée lors de la mission Apollo 11 en 1969.
On peut toutefois se demander si l'engouement sera de la même ampleur que pour la MoonSwatch. Car si Omega jouit d'une grande communauté de collectionneurs et de fans, entre autres grâce à des accords de sponsoring qui la rendent connue du grand public, la marque Blancpain évolue plus bas dans le segment du luxe.
Nick Hayek n'a pas peiné à convaincre
Pour la marque elle-même, il s'agit toutefois d'une belle opportunité. Car Blancpain pourrait, avec la ligne Swatch, atteindre le consommateur lambda qui ne peut pas s'offrir une montre de luxe à plusieurs dizaines de milliers de francs. Ainsi, toujours selon «GQ», le patron de Swatch Nick Hayek n'aurait pas eu besoin de batailler pour vendre ce projet auprès de son neveu et patron de Blancpain Marc Hayek. Il en est allé autrement chez Omega au début de la collaboration: le CEO Raynald Aeschlimann s'était montré nettement plus sceptique face à l'idée d'une Speedmaster bon marché.
Pour Swatch, l'extension des coopérations de luxe va de pair avec la stratégie consistant à vendre la plupart de ses montres dans ses propres boutiques. C'est désormais d'autant plus important que le concurrent Rolex a récemment racheté l'un des plus grands distributeurs de montres au monde, l'entreprise familiale lucernoise Bucherer.