Selon le mythe, plus la tête du Böögg explose rapidement, plus l'été sera chaud. En 2003, la tête n'avait mis que 5 minutes et 42 secondes pour exploser et l'été 2003 avait été caniculaire. «Il s'agit manifestement d'un pur hasard», selon l'office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse. En 2014, la tête avait aussi explosé très vite, mais l'été avait été frais et pluvieux. Le record est de 43 minutes et 34 secondes en 2017.
MétéoSuisse a comparé la durée de vie du Böögg avec les températures moyennes estivales sur le Plateau suisse de 1965 à 2019. L'analyse statistique «ne montre aucune corrélation entre la durée de combustion du Böögg et la température de l'été». C'est «un bien piètre pronostiqueur», mais «les Zurichois ne sont pas prêts pour autant à renoncer à son oracle», souligne l'office fédéral de météorologie.
Le Sechseläuten a été annulé en 2020 et en 2021 à cause de la pandémie. En 2021, la fête a été délocalisée dans les gorges uranaises des Schöllenen et limitée à la crémation du Böögg. Les organisateurs ont choisi de brûler le bonhomme hiver sur le Pont du diable, entre Göschenen et Andermatt, car le canton d'Uri était prévu comme hôte d'honneur en 2020, puis en 2021. Le canton de Suisse centrale a enfin pu concrétiser l'invitation des organisateurs du Sechseläuten lors de cette édition 2022 qui s'est déroulée dans son intégralité.
Lundi après-midi, les corporations ont défilé dans les rues de Zurich. Parmi les 130 hôtes d'honneur, on pouvait apercevoir le président de la Confédération Ignazio Cassis. Les Zurichois fêtent le Sechseläuten depuis des siècles. Son nom signifie «six heures sonnent». Au début du printemps, les cloches de la cathédrale annonçaient jadis la fin du travail à 18h00 et non plus à 17h00 comme en hiver. Le Sechseläuten est organisé par les corporations de métiers.
(ATS)