«Les CFF font face à un problème de harcèlement sexuel», titrait-on en septembre. Comme l'a montré une enquête interne, plus de 1400 collaborateurs des CFF ont été harcelés sexuellement au cours des deux dernières années. Le syndicat du personnel des transports (SEV) suppose même que les chiffres réels sont bien plus élevés.
Une clause de confidentialité stricte a également suscité des critiques: quiconque signale un incident aux CFF doit s'engager à n'en parler à personne – toute sa vie durant. «L'obligation de garder le secret n'est pas limitée dans le temps et s'applique à toutes les informations confidentielles.»
Plusieurs juristes s'attaquent aux CFF
La juriste Nicole Vögeli Galli a critiqué cette clause: on ne peut pas interdire à une employée des CFF de parler de harcèlement sexuel avec des contacts proches ou dans le cadre d'une consultation juridique. La politicienne des Vert-e-s Sibel Arslan s'est également opposée à la clause de confidentialité. La juriste a interpelé le Conseil fédéral, lui demandant s'il allait vérifier la validité juridique de cette clause.
Le Conseil fédéral a répondu qu'il attendait des CFF, dans leurs objectifs stratégiques, qu'ils mènent une politique du personnel progressiste et socialement responsable, mais il n'a pas précisé ce qu'il pensait de cette clause.
Volte-face des CFF
Entre-temps, les CFF ont néanmoins réagi. «Les personnes concernées peuvent s'entretenir avec des personnes de confiance proches dans le cadre d'une enquête en cours. De plus, la confidentialité est limitée à la durée de l'enquête formelle», indique la compagnie ferroviaire.
Les CFF écrivent avoir modifié la déclaration de confidentialité dès la mi-août 2024. Pourtant, lorsque Blick l'a demandé début septembre, il n'en était pas question.
La conseillère nationale Sibel Arslan attend d'une entreprise publique «qu'elle soit un employeur exemplaire». «Les CFF continuent de garder les détails de l'enquête sous silence. Cela donne l'impression que le groupe cache quelque chose, ce qui n'est pas tolérable.»